Felipe VI, premier roi laïc de la Chrétienté ?
par Javier Portella
Une monarchie, fût-elle « constitutionnelle », qu’incarne-t-elle, qu’est-elle, au fond, sinon le grand signe à travers lequel la Nation, en tant qu’unité de destin, s’affirme à travers le temps, les changements et la mort ?
Voilà la question qui se pose ces jours-ci en Espagne. Ce qui est en jeu dans l’abdication du roi Juan Carlos I, ce n’est pas seulement la disparition de celui-ci en tant que chef de l’État, avec, faut-il préciser, des arrières bien gardées sur les plans économique (ses coffres-forts sont bien remplis), sentimental (sa liaison avec la belle Corinna zu Sayn-Wittgenstein) et juridique (une loi sera votée lui permettant d’échapper à toute éventuelle poursuite judiciaire). Outre tout cela, c’est bien autre chose qui est en jeu dans cette abdication. Et cette autre chose, c’est – osons le mot – le devenir « républicain » de la monarchie.
Une monarchie, fût-elle « constitutionnelle », qu’incarne-t-elle, qu’est-elle, au fond, sinon le grand signe à travers lequel la Nation, en tant qu’unité de destin, s’affirme à travers le temps, les changements et la mort ? Si elle n’est plus cela, si elle n’incarne plus le signe de l’unité qui, à travers le temps, tient la Nation ensemble, à quoi bon alors la monarchie ?
Un tel signe, toute royauté l’incarne de deux façons simultanées. D’une part, à travers le sang et les lois de succession qui la fondent. D’autre part, à travers l’ensemble de signes, symboles et rituels qui, loin de constituer un ornement destiné à faire joli et à remplir les pages de la presse people, constituent le nerf même de l’institution monarchique.
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