Arabie saoudite, droits de l’homme et business
par Caroline Artus
Raef Badaoui, Saoudien vivant dans une monarchie islamique absolue, animateur de site Internet militant pour les droits de l’homme, incarcéré depuis juin 2012 et condamné le 30 juillet 2013 à 7 ans de prison et 600 coups de fouet pour « violation des principes islamiques et diffusion d’idées libérales » vient, selon la déclaration de sa femme à la chaîne CNN, d’être condamné à mort pour apostasie (abandon public de sa foi).
L’Arabie saoudite est l’un des 57 pays islamiques à avoir ratifié, au Caire en 1990, la « Déclaration universelle des droits de l’homme en islam », déclaration fortement teintée d’imprégnation religieuse dont les articles 24 et 25 sont la parfaite illustration. Ils énoncent sans autre forme de procès que tous les droits et libertés énoncés dans la Déclaration sont soumis aux dispositions de la charia – pour l’article 24 – et imposent la charia comme unique référence dans l’explication et interprétation de ladite Déclaration – pour l’article 25.
Plus précisément, Raef Badaoui s’est rendu coupable de nombreux articles jugés « libéraux », dont un sur la Saint-Valentin – fête proscrite en terre islamique. Si même la fête des amoureux est jugée charia incompatible, nous avouons éprouver quelques craintes quant à la récente affirmation de notre Président, pourtant sain de corps et d’esprit, énoncée au mois de juillet, à Tunis : « La France sait que l’islam et la démocratie sont compatibles. »
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