Nouvelles pressions européennes sur la Hongrie
Par Olivier Bault
Si la Hongrie est régulièrement attaquée par les élites politico-médiatiques européennes, c’est aussi parce que le gouvernement du Fidesz, qui dispose avec sa majorité des deux tiers d’un mandat pour modifier la constitution comme il l’entend et qui reste très populaire auprès des Hongrois, mène une politique hors-norme : impôt sur le revenu linéaire à 16% pour tous les citoyens, impôt sur les bénéfices des PME à 10 %, des réductions d’effectifs importantes dans l’administration, des allocations familiales indépendantes des revenus mais moins d’aides sociales pour les plus pauvres, la mention de Dieu et des racines chrétiennes de la Hongrie dans la nouvelle constitution, la définition dans la constitution du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme et aussi la mention du droit à la vie de la conception à la mort naturelle. Autre motif de critique, si le gouvernement Orbán a retardé l’âge de la retraite pour tous, il l’a avancé pour les juges pour se débarrasser plus vite des magistrats formés à l’époque communiste. Dans les pays de l’ancien bloc de l’Est, la présence de ces magistrats habitués à prendre leurs ordres auprès du pouvoir en place et à rendre des verdicts très politiques reste un sérieux obstacle à une vraie démocratie. Ce problème a été mis en évidence à l’occasion d’un récent scandale judiciaire en Pologne.
Cependant, malgré le feu des critiques, la politique du parti conservateur hongrois semble porter ses fruits : chômage en baisse, natalité en hausse, réduction du déficit budgétaire en dessous de la barre des 3 %… Une situation qui contraste avec ce qui se passe dans les pays qui appliquent les plans de rigueur européens, ceci alors que la situation économique et budgétaire héritée des socialistes en 2010 était véritablement catastrophique et que la Hongrie était alors dans une situation nettement plus défavorable que l’Espagne, pour ne citer que l’exemple d’un pays qui applique à la lettre les recommandations européennes et dont le gouvernement « de droite » a choisi de trahir ses électeurs en renonçant à ses valeurs et en entérinant la révolution sociale du gouvernement Zapatero, notamment le « mariage » et l’adoption pour les homosexuels.
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