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miércoles, 9 de septiembre de 2015

La crise de la conscience arabo-musulmane - en 1935, l’historien Paul Hazard publiait un ouvrage qui allait faire date : La Crise de la conscience européenne, 1680-1715.


CRISE DE LA CONSCIENCE ARABO-MUSULMANE

par Malik Bezouh
En 1935, l’historien Paul Hazard publiait un ouvrage qui allait faire date : La Crise de la conscience européenne, 1680-1715. Livre majeur dans le champ de l’histoire des idées, il apporta un éclairage sur la manière dont l’Europe, à la faveur de cette fameuse « crise », passa d’une époque marquée par la tradition, l’ordre et la religion à une époque rejetant les dogmes, prônant le « doute méthodique » et appelant à plus de tolérance. Paul Hazard, qui situe cette époque charnière entre 1680 et 1715, illustrait son propos par ces quelques mots révélant l’étendue de la transformation opérée dans toutes les strates de la société française : « La majorité des Français pensait comme Bossuet ; tout d’un coup, les Français pensent comme Voltaire : c’est une révolution. » Bref, en moins d’un siècle, la France, comme le reste de l’Europe, est passée d’une ère théocentrique à une ère ouvrant la voie à l’anthropocentrisme.

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Assassinats de masse, enlèvements, guerres, terrorisme et exactions en tout genre semblent être le lot quotidien du Moyen-Orient depuis que cette partie du monde est confrontée à un fléau redoutable. Son nom : l’État islamique en Irak et au Levant. Défrayant chaque jour la chronique, les membres de cette organisation massacrent, sans considération d’âge ou de sexe, tous ceux qui refusent d’embrasser leur interprétation particulière de l’islam. Les minorités religieuses, de rite chrétien, yézidis ou chiites, l’ont appris à leurs dépens. Pour certains observateurs avisés, cette mouvance est le fruit de la politique américaine marquée au coin du bellicisme en Irak. Pour d’autres, ce sont des pétromonarchies du Golfe, cyniques à souhait, qui ont armé puis financé ce groupe afin qu’il déstabilise tel ou tel voisin. Quant aux fatalistes, ils estiment que l’État islamique en Irak et au Levant n’est, après tout, qu’une nouvelle vicissitude frappant un monde arabe se mourant de consomption depuis des temps immémoriaux. Leur emboîtant le pas, certains considèrent même qu’il faut taire nos scrupules et soutenir les dictatures arabes en lutte contre ces extrémistes religieux car, aussi liberticides soient-ils, ces régimes, dont certains seraient « laïques », nous protégeraient du spectre islamiste…
Et si, en réalité, l’islamisme, dans ce qu’il a de plus radical, n’était pas cette maladie, tant crainte en Occident, mais le symptôme d’un mal plus profond que nous n’aurions pas diagnostiqué, par simplisme, par aveuglement ou tout simplement par ignorance ? C’est de ce mal dont nous allons parler à présent. Un mal que nous avons nommé crise de la conscience arabo-musulmane.

Cette note a été écrite par Malik Bezouh, physicien de formation, spécialiste de l’islam de France, de ses représentations sociales dans la société française et des processus historiques à l’origine de l’émergence de l’islamisme.

En publiant cette nouvelle note sur l’islam, la Fondation exprime aussi sa volonté de poursuivre ses travaux sur un enjeu politique et religieux dont l’importance et la gravité ne font plus de doute pour personne.




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