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jueves, 18 de junio de 2015

Qu'est-ce qui pousse les élites européennes à avoir tant peur des populismes nationaux ?


La démocratie, c’est fini ? Quand la peur du populisme (et des peuples) fait perdre la boussole aux élites européennes

avec Christophe Bouillaud, Gérard Bossuat, Denis Tillinac


Dans un article du Monde, le journaliste Arnaud Leparmentier va jusqu'à défendre une forme de putsch en Grèce qui viserait à chasser le gouvernement Syriza du pouvoir, le tout en utilisant une maladroite comparaison avec les coups orchestrés par la CIA en Amérique latine. Une déclaration qui illustre la peur des élites européennes face à la montée des populismes nationaux, une crainte qui les pousse à s'exprimer sans filtre, et parfois au mépris de la démocratie.

Atlantico : Dans son papier, Arnaud Leparmentier rappelle l'éviction de Silvio Berlusconi et de Georges Papandréou, en 2011, par le "tribunal de l'euro", lequel avait imposé à la tête de l'Italie et de la Grèce, une forme de gouvernement technique et non-élu (respectivement Mario Monti et Loukas Papademos). Il se demande pourquoi ne pas remettre ça à Athènes aujourd'hui. Qu'est-ce qui pousse les élites européennes à avoir tant peur des populismes nationaux qu'elles préfèrent avoir recours à des méthodes antidémocratiques ?

Christophe Bouillaud : Déjà, il faudrait tout de même s’étonner de voir dans les pages du journal créé par Hubert Beuve-Méry de tels propos qui font bien peu de cas de la démocratie grecque. Je ne suis pas sûr qu’évoquer les putschs encouragés par la CIA soit d’un très bon goût pour un éditorial sur un pays qui a connu la "dictature des colonels" jusqu’en 1974. Effectivement, Arnaud Leparmentier laisse entendre que, si le gouvernement actuel ne signe pas maintenant ce que les autres Européens lui demandent, on saura bien s’en débarrasser plus tard, et pas si tard que cela (début juillet). Je dois dire qu’il n’est pas le seul à durcir ses propos. Les Gracques, un groupe d’anciens hauts fonctionnaires "socialistes", a fait publier sur le site des "Echos" le 15 juin un texte au titre plutôt stupéfiant : "Grèce : ne laissons pas M. Tsipras braquer les banques !" (voir ici). Les auteurs anonymes n’hésitent pas à y parler du "gouvernement rouge-brun" d’Athènes – ce qui constitue pour le moins une exagération, même s’il s’agit effectivement d’une coalition entre Syriza et ANEL (les Grecs indépendants), un parti de droite souverainiste issu d’une scission de Nouvelle Démocratie.
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