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viernes, 6 de junio de 2014

La popularité de la phrase « Qui suis-je pour juger ? » a souvent été instrumentalisée pour renverser l’ordre moral.


« Qui suis-je pour juger ? »
 retour sur une phrase du Pape

Par James V.Schall, jésuite


La question posée par le pape François « Qui suis-je pour juger ? » est citée des centaines de fois sur Internet. Et cette citation implique presque toujours une approbation du comportement homosexuel. On peut rapprocher deux passages des Ecritures de cette phrase : « Qui étais-je [moi, Pierre] pour faire obstacle à Dieu ? » (Actes 11, 17) ; « Qui es-tu pour juger un serviteur d’autrui ? » (Epître aux Romains 14,4).

La phrase du pape François est tirée d’une interview qu’il a donnée quand il revenait des Journées mondiales de la Jeunesse à Rio de Janeiro. Le pape parlait d’un homosexuel « de bonne volonté et qui cherche le Seigneur ». Dans ce contexte, on peut en effet dire : « Qui suis-je pour juger ? » Mais s’agissant d’une personne qui ne « cherche » pas et n’est pas « de bonne volonté ? » Si l’homosexuel en question voulait recevoir le sacrement de réconciliation, le prêtre devrait « juger » s’il doit ou non lui donner l’absolution, en fonction de sa certitude que le pénitent a pris la ferme résolution de ne « plus pécher ». Si l’homme a effectivement péché et se repent, ses péchés sont pardonnés. Cependant, le pardon n’est pas la permission de reprendre le même comportement, bien qu’il soit difficile de changer ses habitudes. Nous pouvons à nouveau pécher et recevoir à nouveau le pardon. L’essence même du christianisme est de pardonner les péchés. Mais pas d’en supprimer l’existence et la notion.

La phrase du pape François « Qui suis-je pour juger ? » est en général censée signifier que les actes que l’Ecriture ou l’Eglise qualifient de « péchés » ne doivent pas être considérés comme tels. Ainsi, ceux qui pratiquent le divorce, la contraception, l’homosexualité, l’adultère, l’usage des drogues, les expériences sur les embryons et l’euthanasie ne sont plus « jugés » auteurs « d’actions coupables ».

Selon cette mauvaise lecture, l’Eglise a « changé ». Même le pape, de son propre aveu, ne peut se prononcer sans appel contre ceux qui s’engagent dans de telles pratiques.

Tout un mouvement est né pour démontrer que le pape François n’avait pas l’intention de modifier les enseignements de base de l’Eglise. Il réaffirmait simplement la doctrine classique selon laquelle Dieu est le juge suprême de chaque âme humaine. Il ne voulait pas dire que Dieu avait subitement changé d’avis en ce qui concerne le divorce, la fornication, l’adultère, l’avortement, l’homosexualité, les unions de personnes de même sexe, l’euthanasie ou d’autres comportements fréquemment pratiqués.

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