Retour sur la Révolution française
Une révolution sémantique
Une des grandes innovations de la Révolution française réside dans la manipulation sémantique à laquelle ses idéologues se sont livrés. Des mots tels que patrie, nation et peuple ont été redéfinis de façon à les inscrire dans la perspective révolutionnaire.
« Pour les révolutionnaires, pour Brissot, pour Condorcet, pour Guadet, la “patrie” se définit par des idées et non par une histoire, un territoire et une population. La patrie n’est plus la terre des pères mais la communauté des citoyens. Pour les révolutionnaires, les termes patrie, constitution, liberté, pacte social et Révolution sont interchangeables. Cette définition idéologique de la patrie donne à la lutte qui commence son caractère idéologique. L’ennemi n’est pas uniquement en dehors des frontières. Est ennemie toute personne qui n’adhère pas à la Constitution, toute personne qui rejette la Révolution … A l’inverse est patriote toute personne qui adopte les idéaux de la Révolution, où qu’elle se trouve. »
De ces modifications du sens de mots clefs tels que nation ou patrie, il résulte une ambiguïté qui est toujours d’actualité. Quand les hérauts contemporains de l’idéologie révolutionnaire, y compris les souverainistes « chevènementistes », parlent de nation française, ils ne parlent pas de la communauté issue des communautés historiques installées dans les terroirs de France depuis des lustres, ils parlent de l’agrégat d’individus vivant en France aujourd’hui et qui partagent l’idéologie issue de la Révolution française. Ces derniers constituent le camp des républicains, lesquels ont le devoir de dénoncer à la vindicte publique, comme en 1793, les mal-pensants rétifs à l’idéologie des droits de l’homme et à tous les principes issus de cette révolution.
UN GOUVERNEMENT GÉNOCIDAIRE
Jusqu’à la découverte par Reynald Sécher (Vendée : du génocide au mémoricide, Cerf, 2011) à la Bibliothèque Nationale en 2011 des ordres manuscrits signés par Barère, Billaud-Varenne, Robespierre … concernant l’extermination systématique des Vendéens, la justification officielle de ces crimes commis contre une population bien précise reposait sur la nécessité qui s’imposait au gouvernement révolutionnaire d’éradiquer une révolte qui mettait en péril le pays engagé par ailleurs dans une guerre étrangère. Par ailleurs, les historiens favorables à cette révolution ont toujours nié la volonté génocidaire et ont expliqué les crimes commis au sud de la Loire par la médiocrité ou l’extrémisme de certains généraux :
« Ainsi, Jean-Clément Martin fait de la Terreur le fruit conjugué du péril extérieur et de la faiblesse de l’Etat … Cette affirmation n’a qu’un but, explicitement assumé : dédouaner le gouvernement révolutionnaire de 1793 de toute parenté avec les expériences totalitaires du XXe siècle. »
Le problème est que toutes ces justifications ressassées depuis plus de deux siècles sont fausses. Les « grands ancêtres » ont bien inventé le génocide idéologique et les génocideurs soviétiques, chinois ou cambodgiens ont été leurs héritiers, comme l’a dit Alexandre Soljenitsyne lors de son voyage en Vendée. Comme l’a écrit Reynald Sécher : « Tous les régimes totalitaires du XXe siècle ont eu, de manière directe ou indirecte, pour modèle la Terreur et pour référence Robespierre » et, plus loin : « Si, comme le dit Rafael Lemkin, les génocides ont existé de tout temps, le génocide des Vendéens, lui, est le premier génocide légal, c’est-à-dire voté par les représentants du peuple, et le premier génocide moderne de type proto-industriel ».
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Lire la suite: faj.hautetfort.com
Une des grandes innovations de la Révolution française réside dans la manipulation sémantique à laquelle ses idéologues se sont livrés. Des mots tels que patrie, nation et peuple ont été redéfinis de façon à les inscrire dans la perspective révolutionnaire.
« Pour les révolutionnaires, pour Brissot, pour Condorcet, pour Guadet, la “patrie” se définit par des idées et non par une histoire, un territoire et une population. La patrie n’est plus la terre des pères mais la communauté des citoyens. Pour les révolutionnaires, les termes patrie, constitution, liberté, pacte social et Révolution sont interchangeables. Cette définition idéologique de la patrie donne à la lutte qui commence son caractère idéologique. L’ennemi n’est pas uniquement en dehors des frontières. Est ennemie toute personne qui n’adhère pas à la Constitution, toute personne qui rejette la Révolution … A l’inverse est patriote toute personne qui adopte les idéaux de la Révolution, où qu’elle se trouve. »
De ces modifications du sens de mots clefs tels que nation ou patrie, il résulte une ambiguïté qui est toujours d’actualité. Quand les hérauts contemporains de l’idéologie révolutionnaire, y compris les souverainistes « chevènementistes », parlent de nation française, ils ne parlent pas de la communauté issue des communautés historiques installées dans les terroirs de France depuis des lustres, ils parlent de l’agrégat d’individus vivant en France aujourd’hui et qui partagent l’idéologie issue de la Révolution française. Ces derniers constituent le camp des républicains, lesquels ont le devoir de dénoncer à la vindicte publique, comme en 1793, les mal-pensants rétifs à l’idéologie des droits de l’homme et à tous les principes issus de cette révolution.
UN GOUVERNEMENT GÉNOCIDAIRE
Jusqu’à la découverte par Reynald Sécher (Vendée : du génocide au mémoricide, Cerf, 2011) à la Bibliothèque Nationale en 2011 des ordres manuscrits signés par Barère, Billaud-Varenne, Robespierre … concernant l’extermination systématique des Vendéens, la justification officielle de ces crimes commis contre une population bien précise reposait sur la nécessité qui s’imposait au gouvernement révolutionnaire d’éradiquer une révolte qui mettait en péril le pays engagé par ailleurs dans une guerre étrangère. Par ailleurs, les historiens favorables à cette révolution ont toujours nié la volonté génocidaire et ont expliqué les crimes commis au sud de la Loire par la médiocrité ou l’extrémisme de certains généraux :
« Ainsi, Jean-Clément Martin fait de la Terreur le fruit conjugué du péril extérieur et de la faiblesse de l’Etat … Cette affirmation n’a qu’un but, explicitement assumé : dédouaner le gouvernement révolutionnaire de 1793 de toute parenté avec les expériences totalitaires du XXe siècle. »
Le problème est que toutes ces justifications ressassées depuis plus de deux siècles sont fausses. Les « grands ancêtres » ont bien inventé le génocide idéologique et les génocideurs soviétiques, chinois ou cambodgiens ont été leurs héritiers, comme l’a dit Alexandre Soljenitsyne lors de son voyage en Vendée. Comme l’a écrit Reynald Sécher : « Tous les régimes totalitaires du XXe siècle ont eu, de manière directe ou indirecte, pour modèle la Terreur et pour référence Robespierre » et, plus loin : « Si, comme le dit Rafael Lemkin, les génocides ont existé de tout temps, le génocide des Vendéens, lui, est le premier génocide légal, c’est-à-dire voté par les représentants du peuple, et le premier génocide moderne de type proto-industriel ».
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