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sábado, 14 de noviembre de 2015

Les loups ont jugé tout à fait naturel d’entrer dans Paris et de faire ce qu’ils nous ont avertis qu’ils feraient...


« Les loups sont entrés dans Paris »



Journal dde.crisis de Philippe Grasset

14 novembre 2015 – La guerre c’est une chose sérieuse, qui vous apprend à vivre et vous apprend que la vie ce n’est pas “se laisser vivre”, et que la vie c’est aussi la mort brutale apprise et survenue dans le quotidien des vies. Je le sais bien, ayant vécu dans les premières dix-huit années de ma vie, huit années de guerre, de 1954 à 1962 en Algérie. C’était justement la sorte de guerre qu’on affronte aujourd’hui (voir la bataille d’Alger de 1956-1957, la vraie pas le film), et qui vient de frapper durement Paris alors que Paris se refusait à la vivre vraiment (l’épisode “Je-suis-Charlie”, vécu comme un symbole malgré le sang répandu, n’a absolument pas la signification du carnage d’hier soir, justement à cause de cette dimension de carnage). C’est aussi la chanson de Reggiani,celle de 1967, dont notamment le premier quatrain, quelque signification qu’on ait voulu donner à la chanson (d’une façon générale, anti-fasciste ou bien pour célébrer la lutte contre l’Allemagne nazie), dit ceci qui ressemble tant à la situation de nos contrées civilisées, celles que nous avons l’habitude de regrouper sous l’expression de “bloc-BAO :

« Les hommes avaient perdu le goût
» De vivre, et se foutaient de tout
» Leurs mères, leurs frangins, leurs nanas
» Pour eux c’était qu’du cinéma
» Le ciel redevenait sauvage,
» Le béton bouffait l’paysage… alors...»

“Alors” ? Devant tant d’abandon où s’abîme notre monde, certes, les loups ont jugé tout à fait naturel et de la meilleure occasion du monde d’entrer dans Paris et de faire ce qu’ils nous ont avertis qu’ils feraient... Les élites-Système n’ont pas versé une larme sur les 224 personnes tués dans le vol 9628, notamment parce que c’étaient des Russes, et que les Russes, hein, après tout... C’était bien mal à propos et une impolitesse insensible et inutile, parce que le désordre frappe partout.

La chanson citée ci-dessus se nommait, on s’en souvient, Les loups sont entrés dans Paris. Quelle pensée secrète, quelle impulsion venue d’on ne sait où, m’a conduit à écrire hier, dans ce Journal dde.crisis, un texte sur Paris, gloire & nostalgie, qui célébrait le Paris qui n’est plus, le Paris d’avant cette “guerre totale” qui est en vérité l’enfant du désordre absolu, universel, mondialisé et globalisé qu’ils ont tant contribué à mettre en place, à entretenir, à couvrir de leurs vœux. Bouleversé très certainement et très profondément, inutile d’en douter, sans avoir à suivre les consignes de son conseiller en communication, le pathétique président-poire a dit toute son horreur et annoncé la première mesure d’urgence : la France a fermé ses frontières, gommant d’un seul trait rouge du sang des victimes l’un des principes fondamentaux d’un demi-siècle de la politique qu’on sait. Si la France n’avait pas suivi cette “paix européenne” qui s’ouvre sur le monde, ce qui s’est passé hier se serait-il passé hier ? Je ne retirerais évidemment pas un seul mot de ce passage du texte d’hier, qui concerne le Paris d’aujourd’hui, soudain éclaboussé de sang ; j’ajouterai simplement, parce que les évènements vont si vite qu’on ne peut tout écrire, que ces évènements vont ainsi obliger la “presse-Système” à parler des “bruits excessifs” du monde de feu et de sang qui est le nôtre, et “des carnages” qui vont avec, qu’elle dissimule en général avec un brio qu’on retiendra comme sans précédent...

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