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jueves, 4 de junio de 2015

Rapport de l’Eglise catholique en Suisse ...


Pendant ce temps, en Suisse…


Par Fr. Gerald E. Murray


La Conférence des évêques suisses a récemment publié son « Rapport de l’Eglise catholique en Suisse sur les questions posées dans les Lineamenta en préparation pour le Synode ordinaire des évêques à Rome de 2015." Ce document révèle une profonde crise de la foi dans l’Eglise catholique suisse. Les évêques ont, apparemment sans le reconnaître, produit une auto-accusation.

Le rapport, tiré de consultations entre les laïcs, les acteurs de la pastorale, et les théologiens, fait preuve d’une hostilité absolue envers la doctrine catholique et la pastorale, une preuve de la catastrophe catéchétique des dernières décennies.

La Conférence des évêques approuve fondamentalement ces opinions aberrantes en les publiant. Si une consultation similaire sur, par exemple, l’état de la société européenne, faisait en quelque sorte apparaître à la surface des opinions racistes anti-immigrés, ou anti-musulmanes parmi les fidèles, il est inimaginable qu’ils soient transmis à Rome sans commentaire.

Le rapport note au début que tous les catholiques suisses ne manifestent pas cette hostilité à ce qui est tendancieusement labellisé "l’enseignement actuel de l’Église." Le rapport résume brièvement les suggestions de fidèles catholiques suisses ainsi :

"La pastorale devrait essentiellement tendre vers l’application de l’enseignement actuel. En complément d’un fondement spirituel (prière, assistance à la messe), il y a aussi des suggestions pour soutenir les couples et les familles grâce à des modèles et des témoignages (accompagnement par des couples plus expérimentés, création de groupes de familles qui vivent selon la doctrine), des suggestions pour un programme plus strict de préparation au mariage, l’encouragement de la régulation naturelle des naissances et des rappels des vérités de foi, de la loi naturelle et de l’immuabilité de la doctrine de Jésus-Christ et de l’Eglise. "

Mais ces idées sont totalement absentes du reste du rapport.

Au lieu de cela, nous trouvons de nombreuses déclarations comme celles-ci :

• "nous devons voir la distance entre les fidèles et la doctrine de l’Eglise comme un signe des temps et le point de départ d’une évolution et d’un renouvellement de la tradition."

• "les commandements de la doctrine [de l’Eglise] ne sont plus reconnus comme des directives obligatoires et des préceptes normatifs incontestés. Les affirmations de la doctrine sont plutôt évalués à la lumière de la vie et des expériences de foi des personnes".

• "Les déclarations selon lesquelles l’Église elle-même se décrit comme une experte en ’humanité ou comme enseignante et mère ont donné lieu à un rejet complet. Pour beaucoup de fidèles, l’Église, en ce qui concerne sa doctrine, est au contraire distante de tous les gens ; ils ne sentent pas son rôle de mère compte tenu de son manque de compassion, considéré comme entière, en ce qui concerne les personnes qui ne correspondent pas aux normes de la "mère". Et, surtout, le rôle des fidèles comme "fils ou fille" est rejeté dans ce contexte comme étant infantilisant".

• "Pour la plupart des catholiques, hommes et femmes, une pédagogie divine et son contenu ne peuvent plus être transmis sous forme de directives inconditionnelles sur la conduite de leur vie. C’ est beaucoup plus l’expérience personnelle qui va déterminer la validité des choix de vie et les décisions. Cela signifie pour l’Eglise la perte de son autorité et de son pouvoir sur les fidèles. Elle ne peut plus faire de Dieu et de ses lois une menace car la croyance en un Dieu considéré comme un maître sévère est presque entièrement du passé...

Toute tentative de l’Église d’intervenir dans les questions de l’organisation de sa vie, surtout si elle est accompagnée par la menace de sanctions, est considérée comme un dépassement des limites et une intrusion dans la sphère privée des personnes et aussi une violation ou une remise en cause de leur l’autonomie."

• "Un certain nombre [des fidèles] ne considère plus la fidélité au lien du mariage comme une valeur absolue, et ils y voient même un danger de vivre dans le mensonge, l’hypocrisie et le fait de demeurer dans une situation d’une vie inopportune. Briser sa promesse de fidélité est souvent considéré comme le moindre mal "

• "des appels insistants et des invitations au renoncement, à l’altruisme, aux devoirs conjugaux, au respect des normes sexuelles, à l’ouverture à la procréation et à se consacrer à l’éducation des enfants, etc.. . .ne satisfont plus les attentes des fidèles en ce qui concerne une conception ecclésiale du mariage".

• "Les fidèles ont donc plutôt des difficultés à comprendre la doctrine ecclésiale qui donne l’impression d’être encore en mesure de définir idéaux et normes immuables. Les formes de l’argumentation s’appuyant sur la loi naturelle sont clairement critiquées dans ce contexte. Il est donc nécessaire de charger le Synode d’une réflexion sur les moyens pour atteindre cet idéal, mais aussi de redéfinir l’idéal lui-même et de le comprendre selon les situations de la vie des personnes d’aujourd’hui ".

• "Le désir le plus pressant des fidèles de Suisse concernant la pastorale est que les divorcés remariés cessent d’être exclus des sacrements."

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