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martes, 1 de abril de 2014

Le réac opte pour la boussole de « l’invariant », cette aiguille fixe, obstinément pointée vers l’étoile du Nord


Livre: 
Du bonheur d’être réac - 
Denis Tillinac







Paraphrasant Jean Yanne, je dirais qu’être réac c’est comme un sport de combat. On se sert de la connerie de l’adversaire. Car le réac est comme ça. Nostalgique d’un ancien monde idéalisé, il demeure résolument encastré (« embedded » disent les Anglais) dans le monde actuel. Dès lors, il vit, donc il réagit. J’en vois déjà quelques-uns lever un sourcil soupçonneux devant cette phrase laissant échapper le fumet dérangeant d’un maurrassisme subliminal.

Qu’importe, car le réac, le vrai, se fiche pas mal, précisément, d’être conforme au dogme, donc aux évangélistes dominants. Maurras ou Marx, Leroux, Berth ou Sartre et Evola, Aragon ou Brasillach, Asimov ou Lovecraft, tant mieux s’il est rassasié de ce brouet improbable qui lui procure son miel intellectuel, parce que le réac est d’abord, selon la formule de Drieu la Rochelle (décidément, j’aggrave mon K aurait dit Kafka), plus fidèle à une attitude qu’à des idées.

Du bonheur d’être réac de Denis Tillinac, est une paideia philosophique qui nous enseigne, finalement, qu’être réac est d’abord un état d’esprit. 

Certes, le plus exigeant qui soit, à rebours de toute paresse intellectuelle. Aux prises avec la météo de son âme, le réac doit perpétuellement remuer la vase des eaux saumâtres du conformisme pour exhumer la vieille malle aux ducats d’or des idées neuves (c’est-à-dire, de toujours) tombée de je-ne-sais quel galion de notre ultra histoire politique et littéraire. 

Ascétique et enraciné, « le réac est inactuel. Ses points d’appui sont immémoriaux, et pour ainsi dire anthropologiques : l’Histoire au long cours, les ressacs des civilisations et des nuits de l’esprit. (…) 

Il ne sera jamais rétro, désuet ou anachronique puisqu’il n’est pas contemporain », observe finement notre corrézien de sa voix argileuse. 

Il a bien compris qu’on n’innove rien moins que dans la tradition. 

« Tout novateur véritable est un continuateur. Nihil innovatur nisi quod traditum est », tonnait l’impétueux Léon Daudet, autre réac apoplectique.

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