Perdre la foi
par David G. Bonagura, Jr.
C’est arrivé, au cours des siècles, à nombre de laïcs, religieux, prêtres, et évêques, et c’est toujours une réalité actuelle, menaçante et brutale comme jamais. Le spectre de la perte de la foi catholique, don reçu lors de notre baptême, plane sur un monde qui a sciemment marginalisé le surnaturel — et dans une Église qui, depuis quelques décennies, a eu peu d’efficacité dans l’instruction religieuse de ses jeunes. Les analyses et sondages actuels révèlent un phénomène massif : une grande proportion de jeunes ayant régulièrement assisté à la Messe cessent la pratique religieuse en atteignant l’âge adulte.
On donne bien des explications à cet exode, mais un motif spirituel domine toutes les autres raisons : aimer Dieu n’a plus d’importance dans le cœur de ceux qui décident de rester à la maison. Autrement dit, ils ont perdu la foi. Que signifie "perdre la foi" ? Comment celà survient-il ? Qu’arrive-t-il à ceux qui la perdent ? Comment peut-on retrouver la foi ?
La foi est une vertu surnaturelle, don de Dieu faisant vivre une relation d’amour et de confiance envers Lui, le Créateur de toutes choses. Dans la foi, Dieu est la source, appelant l’homme à Lui répondre. La réponse de l’homme n’est nullement contrainte : elle se forme en toute liberté dans la profondeur de la conscience. Si l’homme, à l’inspiration de l’Esprit Saint, répond par l’affirmative, alors il accepte Dieu, et tout ce que Dieu a révélé par le truchement de Son Église.
Ainsi, la Foi est tout autant grâce et vertu, objective et subjective : la grâce de la foi est un don gratuit de Dieu, la vertu de la foi doit être entretenue au sein de la vie de chacun. La foi s’approfondit et grandit à différents niveaux chez les croyants selon les actes de chacun : recevoir les sacrements, accepter l’enseignement relatif à la foi, prier en réponse aux exemples d’autrui, lire les Saintes Écritures et autres ouvrages spirituels, et pratiquer la charité.
Mais alors que la foi peut grandir par des actions humaines, les croyants peuvent aussi étouffer ou même éteindre la foi par des actions contraires à la volonté divine. La foi a besoin de charité pour s’épanouir, et chaque péché commis diminue la charité — ou, en cas de péché mortel, la charité peut être totalement évacuée de nos âmes.
En commettant le péché nous plaçons notre amour-propre au-dessus de Dieu. Le repentir a pour but de ramener l’amour de Dieu en première place. Si nous repoussons le repentir, l’amour de Dieu commence à mourir au fond de notre cœur. S.E. le Cardinal Avery Dulles l’expliquait bien : « si le croyant n’éprouve pas d’amour pour Dieu en tant que Dieu, les actes de foi s’amoindrissent et deviennent moins réconfortants.
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