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jueves, 23 de enero de 2014

Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale: « La Révolution française n’est pas terminée, il faut l’achever »


La Refondation de l´Ecole:
 une révolution abutie

POLEMIA


« La Révolution française n’est pas terminée, il faut l’achever »… C’est ce que le ministre de l’Education nous a déclaré Urbi et orbi. Il s’y emploie !

La « refondation » de l’institution scolaire nous vient de loin… en effet ! 

Aboutissement d’un plan révolutionnaire qui a vu le jour en 1793, cette refondation n’a pu trouver son accomplissement qu’après avoir emprunté les méandres liés aux contraintes historiques, institutionnelles et sociologiques, les révolutionnaires ayant dû procéder par étapes et en sous-main pour abattre au fur et à mesure et méthodiquement tous les obstacles et triompher de toutes les résistances, usant de tous les stratagèmes à leur portée pour tromper la confiance du peuple et arriver à métamorphoser l’institution scolaire, lieu d’instruction et de formation intellectuelle en lieu de vie, centre d’activités et de loisirs, aboutissant ainsi à la mise en œuvre du principe révolutionnaire de la tabula rasa.

La « refondation » de l’Ecole que notre ministre voudrait nous présenter comme une reconstruction du système éducatif en est donc son plus absolu contraire : il s’agit de son complet démantèlement.

En 1793, deux projets de loi ont été présentés à la Convention : celui de Le Pelletier de St Fargeau, repris parRobespierre, qui, estimant que le peuple n’avait pas besoin d’être instruit et qu’il suffisait de l’occuper à des activités manuelles dans les champs ou les manufactures, était basé sur l’activité de l’enfant ; celui deCondorcet, qui, estimant, quant à lui, que le peuple devait être instruit car la société en avait besoin pour pouvoir fonctionner dans de bonnes conditions, était donc basé sur l’instruction, ce qui, en cela du moins, n’était pas très révolutionnaire.

Aucun de ces deux projets n’a été voté mais ils ont tous les deux constitué la base de projets appliqués ultérieurement et simultanément, ces deux conceptions s’étant toujours affrontées au sein même de l’institution scolaire.

Bien que différentes initiatives aient vu le jour au cours d’un XIXe siècle très «chahuté » institutionnellement, le premier projet global d’une Ecole de la République à avoir été mis en œuvre fut inspiré de celui de Condorcet par le ministre de l’Instruction publique de la IIIe République Jules Ferry, dans son projet de loi déposé le 15 mars 1879.

Basé sur l’instruction du peuple, il était, par ailleurs, expressément déclaré anticlérical, se proposant d’affranchir les consciences de l’emprise de l’Eglise. L’Ecole publique se fixait donc comme objectif de se substituer à l’Ecole privée.

L’instruction dispensée par les clercs – jésuites, frères des écoles chrétiennes, diverses congrégations religieuses – étant de grande qualité, si l’Ecole publique se proposait de se substituer à l’Ecole privée, il fallait qu’elle fasse, elle aussi, la preuve de sa qualité ; il n’était donc pas question d’appliquer, pour l’heure, le programme de Le Pelletier de St Fargeau/Robespierre qui n’aurait pu avoir la faveur du public ; l’Ecole de la République n’aurait pu s’imposer.

Aussi, l’Ecole dite « de Jules Ferry » a été, dans un premier temps, une Ecole de grande qualité, directement inspirée des écoles catholiques, pour apporter au peuple la preuve que l’Etat pouvait se substituer aux clercs. Elle n’était cependant pas faite pour durer mais pour être remplacée par étapes par le projet de Le Pelletier de St Fargeau/Robespierre, le seul projet véritablement révolutionnaire répondant aux exigences de la tabula rasa.

Dans le même temps, et jusqu’en 1914, une guerre acharnée s’est faite contre les écoles religieuses : fermeture d’écoles libres, expulsion des congrégations religieuses… afin que les écoles publiques puissent occuper toute la place.
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