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viernes, 4 de diciembre de 2015

La France doit préserver sa physionomie traditionnelle, chrétienne et catholique : par exemple les fêtes chrétiennes qui sont en même temps les fêtes de la nation tout entière.


« L’islam trouvera sa place si nous assumons notre “marque chrétienne” »

par Pierre Manent
Situation de la France

Dans Situation de la France, Pierre Manent pose un constat sans concession : l’islam est chez nous une religion forte, dans une nation faible. Tout espoir n’est pas perdu, dit-il, mais la question de l’islam ne sera pas résolue dans une société fondée sur des droits de l’homme illimités, autrement dit dans une société qui n’assume pas sa « marque chrétienne ».

Liberté politique. — Au vu des attentats du 13 novembre, votre avertissement sur la menace de l’islam n’est-il pas arrivé trop tard ?

Pierre Manent. — Nous avons pris beaucoup de retard, et le problème ne fait que s’aggraver. Il ne nous reste pas beaucoup de temps pour le résoudre raisonnablement. Cependant, il ne faut pas céder à l’indignation ni au désespoir. Nous devons nous obliger à reprendre notre réflexion, et répondre à l’urgence politique par des mesures audacieuses.

Nous sommes paralysés par des postulats erronés, en particulier le postulat naïf et complaisant selon lequel la laïcité va absorber tranquillement l’islam, le « dissoudre ». Nous ne savons plus considérer la religion comme un fait collectif, mais seulement individuel. Or l’islam comme fait collectif n’est pas soluble dans la laïcité. C’est elle qui s’ébrèche sur lui.

Vous parlez de notre nation « de marque chrétienne ». Quelle est-elle ?

La marque chrétienne est une réalité. Nous devons naviguer entre deux idées fausses. La première, c’est l’opinion dominante, qui voudrait que le christianisme appartienne au passé. La seconde, prégnante dans un milieu étroit mais passionné, est celle qui voudrait revenir à la France catholique d’antan, telle qu’elle fut ou telle qu’on l’imagine.

La nation est une forme politique qui est propre à l’Europe chrétienne. Or l’homme européen est marqué par deux ambitions, qui peuvent être contradictoires. D’une part se gouverner lui-même, et d’autre part, répondre à la proposition chrétienne d’une communion spirituelle entièrement nouvelle, proposition qui s’adresse à tout homme. L’histoire politique et spirituelle européenne est l’histoire de ces ambitions et de leur conflit.

La nation chrétienne se cherche entre l’idée du bien commun politique produit par nos propres forces, et la déférence à une source d’autorité transcendante, l’obéissance à la grâce divine. Démarche difficile et qui est toujours à recommencer. Aujourd’hui, nous croyons être au-delà de ces questions, mais c’est bien à tort. Les droits de l’homme, fort précieux au demeurant, ne produisent ni association politique ni communion spirituelle.

Le problème est donc plus celui du christianisme que de l’islam…

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