Divorce et rupture: portrait-robot de la France qui se sépare
Par Raphaële Karayan
En 15 ans, le nombre de ruptures a bondi de 63%. Et avec lui, le nombre de familles recomposées et monoparentales. Quelle est la probabilité que votre couple dure? Réponse avec l'Insee.
Les couples durent de moins en moins longtemps. Pour les Français, et plus encore les Françaises, les conséquences sont importantes, comme le montre l'étude de l'Insee sur les couples et les famillespubliée ce mercredi, qui porte principalement sur des données de 2011.
Le nombre de ruptures explose
Dans les années 1993-1996, il y avait chaque année 155 000séparations de couples en moyenne. Quinze ans plus tard, dans les années 2009-2012, le nombre des séparations est de 253 000 par an. Ce qui représente une augmentation de 63%. Fin 2013, une personne sur trois âgée de 26 à 65 ans vivant en couple a déjà vécu une séparation.
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Qui a le plus de risques de se séparer?
- Les plus diplômés. Ils forment leur première union plus tard, mais vivent en moyenne plus de relations de couple au cours dans leur vie.
- Les jeunes couples. La probabilité de rompre est la plus élevée lors des deux premières années de la cohabitation.
- Les couples en union libre. À durée de vie commune identique, les couples mariés ou pacsés ont 60% de risques en moins de se séparer.
- Les couples avec de grands enfants. Le fait d'avoir un enfant de moins de 5 ans divise le risque de rupture par deux.
- Les personnes dont les parents se sont séparés avant leurs 18 ans.La probabilité de rompre est de 65% plus élevée pour les femmes et de 72% plus élevée pour les hommes
- Les personnes qui se mettent en couple tôt. Un temps de non-cohabitation plus long avant de s'installer diminue le risque de rupture. Et les personnes qui se sont installées ensemble après l'âge de 30 ans présentent un risque de rupture 36 % plus faible que celles qui ont cohabité avant l'âge de 20 ans.
Hommes et femmes perdent financièrement à se séparer. La perte de niveau de vie directement imputable à la rupture est de l'ordre de 20 % pour les femmes et de 3 % pour les hommes. Après divorce ou rupture de Pacs en 2009, le niveau de vie des femmes étudié par l'Insee a baissé de 14,5% en moyenne entre 2008 et 2010. Pour les hommes, il était plus élevé en moyenne de 3,5 %.
Et quand il y a des enfants?
Le nombre d'enfants qui subissent la séparation de leurs parents augmente. Le nombre de mineurs impliqués est passé en moyenne de 145 000 par an à 191 000 par an entre 2009 et 2012, par rapport à la période 1993-1996. En 2009, près de 60% des 130 000 divorces ont impliqué au moins un enfant mineur.
Après la séparation de leurs parents, 75% des enfants vivent chez leur mère, 17% en résidence alternée et 8% chez leur père, ce qui correspond globalement aux choix des parents. En moyenne, 83% des parents parviennent à un accord sur le mode de résidence. Les enfants sont alors amenés à vivre dans des familles monoparentales ou recomposées.
Les familles recomposées
Le nombre de familles recomposées a augmenté de 13% depuis 1999. Elles représentent 9,3% des familles avec au moins un enfant mineur, soit 723 000. 11% des enfants vivent dans des familles recomposées, qui comptent en moyenne 2,2 enfants.
Comme la garde revient plus souvent aux femmes, et que les hommes reforment un couple plus rapidement que les femmes, les trois quarts des beaux-parents sont en fait des beaux-pères.
Les familles monoparentales
En 2011, en métropole, deux familles avec enfant(s) mineur(s) sur dix sont des familles monoparentales. Dans les DOM, cela concerne 42% des familles. Le nombre de familles monoparentales (1,6 million en 2011) a fortement augmenté ces dernières années (+31% vs 1999). Si bien qu'en 2011, 18% des enfants vivaient dans une famille monoparentale.
En moyenne, une famille monoparentale le reste pendant six ans. Une période difficile, puisque le taux de pauvreté de ces familles est très supérieur à celui des couples avec enfants : 40%, contre 14% en 2011. Une fois encore, ce sont les femmes qui sont le plus touchées. Seules 15% de ces familles ont un homme à leur tête. Celles qui sont le moins diplômées sont particulièrement fragiles: elles sont deux fois plus souvent en famille monoparentale, et y restent aussi plus longtemps.
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