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martes, 14 de enero de 2014

Histoire: cette configuration des alliances qui avait pour but de maintenir un équilibre entre les puissances mais aussi de sortir vainqueur d’un possible conflit va être rendue plus fragile par la poudrière des Balkans...









Après la guerre de 1870, le concert européen connaît une certaine mutation en faveur de l’Allemagne. Grâce au chancelier Otto von Bismarck qui cherche à préserver l’équilibre européen en recherchant le soutien de ses puissants voisins. Toutefois, les inquiétudes causées par la place que prend l’Allemagne en Europe vont partager le continent en deux systèmes d’alliances qui vont donner naissance à une véritable tectonique des puissances entre l’héritage du « système bismarckien » d’un côté et « systèmes Delcassé » de l’autre.




1 – LA TRIPLICE

Après la défaite de 1870, la France sort affaiblie et isolée sur la scène européenne. Entre 1871 et 1887, Otto von Bismarck réussit à maintenir la France dans son isolement grâce à un système complexe d’alliances qui porte son nom. Le premier, baptisé « Entente des Trois Empereurs » que Bismarck voulait comme une nouvelle « Sainte Alliance », reposait sur des accords de soutien mutuel entre Berlin, Vienne et Saint-Pétersbourg. La première Triplice est née. Mais suite à la frustration des Russes d’avoir été pris de vitesse par les Autrichiens au sujet de l’indépendance de la Bulgarie, de nouveaux traités sont négociés.

2 – La seconde Triplice

Bismarck mise alors sur une série de pactes bilatéraux censés favoriser l’équilibre entre puissances d’Europe. D’une part, en 1887, Herbert von Bismarck (fils du chancelier) et le Comte Chalmov signent le « Traité de Réassurance » avec la Russie qui assure Berlin de sa neutralité en cas de guerre contre la France pendant que le Reich se déclare tout aussi neutre si les Russes interviennent militairement dans la région du Détroit du Bosphore. Enfin, Russie et Allemagne commencent à entretenir de très bonnes relations commerciales (produits agricoles et soutien des banques allemandes aux titres russes).

L’Autriche reste l’allié le plus sûr de Berlin en Europe, les deux grands pays ayant soldé la défaite de Sadowa sur le plan de la diplomatie. L’Alliance prévoit un soutien militaire mutuel en cas d’agression et de guerre. En outre, l’Allemagne laisse Vienne traiter comme elle l’entend la question des Balkans et de l’Empire Ottoman qui perd de l’influence dans cette région. Un premier pacte austro-italien est signé pour garantir le statu quo sur la question des Balkans.

Avec l’Italie, les choses sont plus complexes. Bismarck doit tenir compte de l’irrédentisme italien et des revendications territoriales du jeune Royaume de Victor-Emmanuel II sur les côtes balkaniques (Istrie, Trieste, Mer Adriatique, Rhodes), ce qui va bien sûr à l’encontre des ambitions territoriales autrichiennes dans la même région.

Parallèlement, un traité germano-italien signé entre Bismarck et Francesco Crispi est lui aussi signé affirmant que le Reich soutiendra militairement l’Italie en cas de conflit ouvert avec la France en Afrique du Nord. Rappelons qu’en 1882, Rome et Paris avaient frôlé la guerre à propos de la Tunisie. Mais ce point d’accord laisse Bismarck sceptique car l’Allemagne n’aurait rien à gagner si elle devait intervenir en faveur de l’Italie sur des questions coloniales. D’autant plus, comme le fait remarquer P. Milza, que Bismarck et même la Grande-Bretagne avaient soutenu la conquête française de la Tunisie. Pour Bismarck, il s’agissait déjà d’éloigner la France du concert européen en fixant son attention sur l’expansion coloniale.

Les pactes formant la Triple-Alliance sont signés à Berlin le 20 février 1887 et consacrent l’apogée des systèmes bismarckiens. L’Allemagne s’affirme comme la première puissance économique d’Europe grâce au dynamisme de sa démographie (70 millions d’Allemands contre 38 millions de Français), de son économie et de son industrie. Notons qu’à l’époque, la France est en « recueillement », d’autant plus que la jeune IIIe République doit s’affirmer, autant sur le plan intérieur qu’extérieur. Ainsi, en 1885, contre une partie de l’opinion publique revancharde, Jules Ferry lance la France dans l’expansion coloniale en Afrique et en Algérie. Bismarck, qui n’envisage aucune politique coloniale de grande ampleur, voit d’un bon œil que les Français se détournent de toute volonté de revanche.

Toutefois, plusieurs éléments vont gripper les rouages diplomatiques construits par Bismarck et permettre à la France de revenir dans le système européen.


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