Vérités et chimères au Mali
Par Frédéric Pons
Afrique. La France et la communauté internationale doivent regarder la réalité en face. La mission s’inscrit dans la durée, pour ne pas gâcher l’acquis des opérations. Elle exige une stratégie, autant militaire que politique. Où est-elle ?
Patience et détermination ! Pour réussir au Mali, sur les plans militaire et politique, la France n’a guère d’autre choix que de s’installer dans la durée et de fixer une stratégie, ce qui n’est pas encore le cas. C’est la seule façon de ne pas ruiner les efforts accomplis jusque-là.
Contre un ennemi qui utilise tous les moyens à sa portée, il faudra de la patience. Il faudra aussi de la détermination face aux procès d’intention (le “néocolonialisme”) qui accompagnent la moindre action française en Afrique. La “mauvaise conscience de l’homme blanc” affleure en permanence, au risque d’empêcher de bâtir cette nécessaire vision stratégique dont notre pays a besoin sur ce continent. C’est son intérêt, dans cette relation singulière entre la France et l’Afrique, que certains voudraient nier.
Le Mali a besoin de la France pour l’aider à rétablir son État, failli, son armée, désintégrée, et son unité nationale, fracturée par les luttes ethniques et claniques qu’exacerbent les trafiquants de la zone sahélienne (drogues, armes, otages, clandestins). L’intérêt de la France — et de l’Europe — est de stabiliser au plus vite le Mali, pour éviter la contagion islamo-terroriste à l’ensemble du Sahel. Abandonner cette région en ferait la proie immédiate des réseaux qui rêvent autant d’un émirat islamique que d’un sanctuaire pour leurs trafics vers l’Europe.
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