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martes, 12 de mayo de 2015

Robin Guittard, responsable des campagnes de l'équipe Caraïbes d'Amnesty international fait le point sur la situation des droits de l'Homme à Cuba


«François Hollande doit dire que la liberté d'expression est fondamentale» à Cuba


Par Patrick Bèle


LEFIGARO. - Les réformes décidées par Raul Castro depuis qu'il a succédé à son frère Fidel ont-elles permis de faire progresser les droits humains à Cuba?

Robin Guittard. -Il y a eu une certaine évolution sur la question des droits de l'Homme à Cuba parfois positive, notamment la réforme migratoire, il y a deux ans, qui a permis d'abolir la «Tarjeta Blanca» qui obligeait chaque citoyen cubain à demander l'autorisation pour voyager hors du pays. C'est un progrès sur la question des droits humains parce que, parfois, le gouvernement cubain utilisait cette disposition pour empêcher les dissidents ou les opposants politiques de sortir du pays. Mais la situation reste préoccupante sur la liberté d'expression et de réunion. Nous pensons que la tactique des autorités cubaines a changé mais la situation de la liberté d'expression à Cuba n'a pas évolué d'un iota ces dernières années.

Comment le comportement du régime castriste vis-à-vis de la dissidence a-t-il évolué?

Depuis plusieurs années, il y a une volonté d'avoir moins de prisonniers politiques dans les prisons car il y a eu une prise de conscience que la communauté internationale les acceptait de moins en moins. Il y a cinq ans, Amnesty recensait une quarantaine de prisonniers d'opinion dans les prisons cubaines. Aujourd'hui, et notamment après la libération de 53 prisonniers politiques en janvier suite à la décision des Etats-Unis et de Cuba de normaliser leurs relations, il ne reste plus qu'un prisonnier politique reconnu par Amnesty International. Il y a donc une évolution positive. Mais, en fait, au lieu d'envoyer les gens en prison pour plusieurs années, le gouvernement cubain multiplie les arrestations de courte durée, le harcèlement constant des dissidents. Au lieu d'avoir 40 prisonniers d'opinion condamnés à 25 ans de prison, on a des militants des droits de l‘Homme qui sont constamment arrêtés entre 2 heures et jusqu'à 48 heures. Au lieu d'être condamné à 25 ans, ils vont être arrêtés cinq fois par mois.

Le rapprochement avec Washington peut-il avoir un effet positif?

Amnesty accueille positivement la volonté de normaliser les relations avec Washington. Mais cette normalisation et ces réformes économiques en cours doivent s'accompagner de réformes civiles et politiques car le système continue d'être répressif. Les tribunaux sont aux ordres du pouvoir exécutif et législatif. C'est l'Assemblée nationale qui désigne les juges et les membres de la Haute Cour. La constitution cubaine continue de garantir la liberté d'expression à la condition qu'elle ne soit pas contre le processus révolutionnaire. Il y a donc une nécessité de faire évoluer le modèle cubain d'un point de vue des droits humains. Il y a une réussite certaine du gouvernement cubain sur certains droits économiques, sociaux et culturels, notamment le droit à la santé, à l'éducation et le droit à l'alimentation mais, pour Amnesty International, les droits humains sont indivisibles.

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