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miércoles, 29 de octubre de 2014

"Grande Peur Des Bien Pensants Georges Bernanos" : "face à face, l'homme qui parlait avec tant de naturel et d'amertume le langage des vaincus"


Plutôt que le Suicide, 

par Christian Vaneste

Le succès de librairie du « Suicide Français » d’Eric Zemmour porte en lui–même une grande ambivalence. L’auteur aime son pays, passionnément son Histoire, et il dresse cependant le constat de son échec. Qui dit suicide, dit mort. Le livre s’achève sur la tombe de la France et par les « dernières pages de l’Histoire de France ». Alors, on peut bien sûr souhaiter que cette vision soit le choc qui provoque le sursaut. On peut espérer que les lecteurs qui se ruent sur l’ouvrage soient mus par la volonté d’en refuser la conclusion. On doit aussi craindre que la rencontre d’un titre aussi pessimiste avec une large partie de l’opinion soit le signe d’une conscience collective qui verse dans le masochisme, qui finisse par aimer gratter ses plaies ou s’adonner à la délectation morose.

Beaucoup de responsables politiques considèrent que l’avenir est ailleurs. Ils parlent de plus en plus anglais et préfèrent l’étage européen où l’éloignement des électeurs et la technicité garantissent davantage la pérennité de la profession. La dilution de la France dans une fédération dominée par l’Allemagne et alliée aux Etats-Unis ne les préoccupe guère. C’est le futur unique de la pensée du même nom. Beaucoup de jeunes diplômés entendent le message et vont chercher la réussite là où la liberté l’emporte sur le corset des réglementations inhibantes. Une large partie du peuple subit le déclin en focalisant son attention sur les conséquences de celui-ci sur leur vie personnelle. Une autre réagit en espérant le sursaut et en se tournant vers les discours « nationaux » qui petit à petit se libèrent de la stigmatisation systématique de l’idéologie dominante. L’identité, la préférence « nationales »se sentent moins coupables. Le patriotisme apparaît de plus en plus légitime et nécessaire. Il est piquant de constater que ce réveil semble de moins en moins une régression inculte parce qu’il est suscité par des esprits intelligents et brillants. Cerise sur le gâteau, ce sont des Français relativement récents, juifs pied-noir ou hongrois d’origine comme Eric Zemmour ou Lorànt Deutsch, d’ascendance algérienne comme Malika Sorel chez qui on trouve un amour du pays d’autant plus vif qu’il est reçu comme un don plus que comme un héritage.

Mais le risque est grand de s’en tenir à l’aspect négatif du bilan. Le rappel des heures glorieuses de plus en plus éloignées dans le temps, sournoisement obscurcies par la repentance, la longue liste des erreurs commises et des marches descendues risquent d’ancrer chez les Français une mentalité de perdants. Depuis Napoléon, rien, sauf de Gaulle ? Mais le premier conduit à Waterloo et a rétabli l’esclavage, comme se plaisent à le rappeler ses détracteurs. Le second a restauré la République à deux reprises, mais celle-ci, la Ve, se voit aujourd’hui contestée. De Gaulle arrive après le désastre de 1940 et permet d’avoir une part inespérée dans une victoire qui, objectivement, n’est pas la nôtre. Revenu au pouvoir, il se voit contraint de transformer une victoire militaire en défaite politique humiliante pour de nombreux Français et pour l’Armée, avec l’abandon brutal de l’Algérie. Waterloo, Sedan, 1940, Dien Bien Phu, l’Algérie, avec l’exception de la Grande Guerre, gagnée sur la Marne et à Verdun, à un prix exorbitant en vies humaines, et perdue à Versailles… Les Français ont perdu le goût de la victoire.


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