Le scandale de la communion aux divorcés en situation d'adultère
Le cardinal Antonelli, Président émérite du Conseil pontifical pour la famille, a publié un livre intitulé "Crisi del Matrimonio & Eucaristia", sur l'admission des divorcés remariés à l'eucharistie (le texte complet en anglais, italien et espagnol est disponible sur le site du CPF).
Benoît-et-moi a traduit une analyse de Giuseppe Rusconi. Extraits :
"Le prélat ombrien, qui a 79 ans, répète que "le divorce est contraire à la volonté de Dieu et la seconde union, qualifiée explicitement par Jésus d'adultère l'est encore davantage". En effet, "si l'interruption de la cohabitation peut devenir parfois un mal mineur et se rendre même nécessaire, il n'est toutefois jamais licite de procéder à une autre union", car "c'est avec la deuxième union qu'on refuse irrévocablement le don de Dieu et qu'on contredit complètement l'indissolubilité du mariage". En conséquence "la nouvelle union, pendant tout le temps de sa durée, est incompatible avec la communion eucharistique où s'exprime et se réalise l'amour sponsal du Christ pour l'Église".
Il est alors évident que ce n'est qu'"avec un engagement sincère de conversion" qu'on a le pardon et qu'"on acquiert la disposition nécessaire pour accéder au repas eucharistique". En quoi consiste donc la "conversion" demandée? Le Cardinal Antonelli explique:
"Il faut se reconnaître pécheurs, se repentir du précédent échec conjugal, réparant les éventuels dégâts provoqués, renoncer à l'union adultère successive, changeant réellement de vie".
Objection: il peut parfois être difficile de renoncer à la deuxième union… Réponse:
"Selon l'enseignement de Jean-Paul II, il est souhaitable que la conversion conduise les divorcés remariés à interrompre la vie commune; au cas où cela ne serait pas possible pour des motifs graves, il peut être suffisant qu'ils s'abstiennent de relation sexuelle, celle-ci étant propre et exclusive du mariage authentique". En fait, "avec la pratique de l'abstinence, l'union adultère cesse et la familiarité entre les deux se réduit à une cohabitation fondée sur l'amitié et l'aide réciproque". Il s'ensuit que les deux cohabitants "sont intérieurement disposés à recevoir la communion eucharistique".
Il reste toutefois un obstacle non négligeable à surmonter:
"Leur situation objective présente encore une apparence de conjugalité". C'est pourquoi "l'Église, qui est attentive à ne pas compromettre la signification objective des sacrements du Mariage et de l'Eucharistie, les admet au repas eucharistique à la condition qu'il n'y ait pas danger de scandale pour les autres fidèles".
L'admission à l'Eucharistie est "un fait visible et communautaire, et pas seulement intérieur et individuel". Il doit donc être préservé de l'ambiguité et du contre-témoignage objectif". Raison pour laquelle "il doit d'habitude se produire là où l'on n'est pas connu, car il ne peut pas être concédé au détriment des autres".
Le cas des divorcés qui n'entendent pas pratiquer l'abstinence est différent. Le cardinal Antonelli remarque ici:
"Si l'Église accordait la communion eucharistique aux divorcés remariés sans exiger l'abstinence, elle reconnaîtrait la deuxième union comme moralement licite et nierait implicitement l'indissolubilité du premier mariage". Car "la pratique pastorale (bien que soutenue par des motivations importantes, comme par exemple les devoirs envers les enfants nés de la deuxième union) affirmerait ce que nie la doctrine". Dans ce cas on aurait une situation paradoxale: "L'Église ajouterait son contre-témoignage à celui de quelqu'un qui cohabite maritalement avec une personne qui n'est pas son conjoint".
Cela ne signifie pas que l'Église n'accueille pas dans la communauté chrétienne les divorcés non abstinents, avec "amitié fraternelle" et "respect envers les personnes et les consciences". L'archevêque émérite de Florence conclut:
"Parmi les divorcés remariés, qui cohabitent maritalement, il y a ceux qui sont en toute bonne foi persuadés d'être en règle devant Dieu. Dieu seul voit leur cœur. Les pasteurs éviteront de les confirmer dans leur erreur, mais respecteront leur conscience. Ils ne leur donneront pas la communion eucharistique (…) mais les inviteront à participer assidument à la Messe et à la vie de l'Église, à faire la communion spirituelle, qui est un rapport subjectif, intérieur et individuel avec le Seigneur et non pas un rapport objectif, corporel, communautaire et directement ecclésial."
"Le prélat ombrien, qui a 79 ans, répète que "le divorce est contraire à la volonté de Dieu et la seconde union, qualifiée explicitement par Jésus d'adultère l'est encore davantage". En effet, "si l'interruption de la cohabitation peut devenir parfois un mal mineur et se rendre même nécessaire, il n'est toutefois jamais licite de procéder à une autre union", car "c'est avec la deuxième union qu'on refuse irrévocablement le don de Dieu et qu'on contredit complètement l'indissolubilité du mariage". En conséquence "la nouvelle union, pendant tout le temps de sa durée, est incompatible avec la communion eucharistique où s'exprime et se réalise l'amour sponsal du Christ pour l'Église".
Il est alors évident que ce n'est qu'"avec un engagement sincère de conversion" qu'on a le pardon et qu'"on acquiert la disposition nécessaire pour accéder au repas eucharistique". En quoi consiste donc la "conversion" demandée? Le Cardinal Antonelli explique:
"Il faut se reconnaître pécheurs, se repentir du précédent échec conjugal, réparant les éventuels dégâts provoqués, renoncer à l'union adultère successive, changeant réellement de vie".
Objection: il peut parfois être difficile de renoncer à la deuxième union… Réponse:
"Selon l'enseignement de Jean-Paul II, il est souhaitable que la conversion conduise les divorcés remariés à interrompre la vie commune; au cas où cela ne serait pas possible pour des motifs graves, il peut être suffisant qu'ils s'abstiennent de relation sexuelle, celle-ci étant propre et exclusive du mariage authentique". En fait, "avec la pratique de l'abstinence, l'union adultère cesse et la familiarité entre les deux se réduit à une cohabitation fondée sur l'amitié et l'aide réciproque". Il s'ensuit que les deux cohabitants "sont intérieurement disposés à recevoir la communion eucharistique".
Il reste toutefois un obstacle non négligeable à surmonter:
"Leur situation objective présente encore une apparence de conjugalité". C'est pourquoi "l'Église, qui est attentive à ne pas compromettre la signification objective des sacrements du Mariage et de l'Eucharistie, les admet au repas eucharistique à la condition qu'il n'y ait pas danger de scandale pour les autres fidèles".
L'admission à l'Eucharistie est "un fait visible et communautaire, et pas seulement intérieur et individuel". Il doit donc être préservé de l'ambiguité et du contre-témoignage objectif". Raison pour laquelle "il doit d'habitude se produire là où l'on n'est pas connu, car il ne peut pas être concédé au détriment des autres".
Le cas des divorcés qui n'entendent pas pratiquer l'abstinence est différent. Le cardinal Antonelli remarque ici:
"Si l'Église accordait la communion eucharistique aux divorcés remariés sans exiger l'abstinence, elle reconnaîtrait la deuxième union comme moralement licite et nierait implicitement l'indissolubilité du premier mariage". Car "la pratique pastorale (bien que soutenue par des motivations importantes, comme par exemple les devoirs envers les enfants nés de la deuxième union) affirmerait ce que nie la doctrine". Dans ce cas on aurait une situation paradoxale: "L'Église ajouterait son contre-témoignage à celui de quelqu'un qui cohabite maritalement avec une personne qui n'est pas son conjoint".
Cela ne signifie pas que l'Église n'accueille pas dans la communauté chrétienne les divorcés non abstinents, avec "amitié fraternelle" et "respect envers les personnes et les consciences". L'archevêque émérite de Florence conclut:
"Parmi les divorcés remariés, qui cohabitent maritalement, il y a ceux qui sont en toute bonne foi persuadés d'être en règle devant Dieu. Dieu seul voit leur cœur. Les pasteurs éviteront de les confirmer dans leur erreur, mais respecteront leur conscience. Ils ne leur donneront pas la communion eucharistique (…) mais les inviteront à participer assidument à la Messe et à la vie de l'Église, à faire la communion spirituelle, qui est un rapport subjectif, intérieur et individuel avec le Seigneur et non pas un rapport objectif, corporel, communautaire et directement ecclésial."