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sábado, 8 de agosto de 2015

Un texte est bref, 90 pages, mais il dit tout, tout ce qu’est l’actuelle vision de l’homme


L’homme aboli c’est n’importe quel homme qui rejette toute idée de morale universelle


Source: lesalonbeige.blogs.com



Extrait de la recension de L’abolition de l’homme, de C.S. Lewis, par Jean-Baptiste Noé, historien et écrivain :

"Alors que les hommes sont en guerre, que l’Europe est sous la botte nazie, et que l’on ignore encore qui, de la liberté ou de la tyrannie, sortira vainqueur de l’apocalypse, un homme, écrivain et professeur, un Irlandais habitant en Angleterre, donne une série de cours sur l’éducation à l’université de Durham en février 1943. Cet homme, Clives Staples Lewis, est horrifié par la lecture d’un manuel scolaire qui, sous des aspects pédagogiques, tend à supprimer la notion même de morale universelle. Et cette idée, présente dans un manuel à destination de la jeunesse, blesse tant l’auteur, qu’il se décide à en faire le point de départ de son cours, donnant ainsi trois brèves conférences, publiées par la suite sous le titre, L’abolition de l’homme. L’homme aboli, ce pourrait être cet Allemand vitrifié par la pensée nazie, ou ce Russe, déshumanisé par le communisme ; mais non, l’homme aboli c’est n’importe quel homme qui rejette toute idée de morale universelle, et ce que perçoit et dénonce Lewis, c’est qu’il se trouve aussi dans les démocraties qui se battent pour la liberté.

Le texte a été écrit en 1943, et on le croirait sorti d’une plume d’hier. Il trouve sa source et sa motivation dans un manuel scolaire anglais des années 1940, et il pourrait être né de l’inquiétude d’un contemporain sur la tournure des événements actuels. Ce texte est bref, 90 pages, mais il dit tout, tout ce qu’est l’actuelle vision de l’homme. Il devrait être lu par tous les professeurs soucieux de donner un esprit à leurs élèves, il devrait être médité par tous les parents, désireux de transmettre une âme à leurs enfants. Ce texte parle d’éducation, il parle de morale, et il parle de l’homme.

Lewis n’a rien d’un réactionnaire moisi, et s’il rechigne sur les évolutions morales de son époque, ce n’est pas par nostalgie du passé, c’est par souci de révéler de très grands maux. Son ouvrage n’a rien de politicien. Il n’évoque jamais l’actualité, la guerre, les combats, à tel point que si l’on ignorait la date de rédaction, on pourrait croire ce texte rédigé dans son cottage, à l’ombre de la paix et de sa tasse de thé. Pour autant, Lewis a des idées claires sur l’instruction de la jeunesse. Il est essentiel pour lui de bannir la relativité des idées morales, et de fournir à la jeunesse des idées solides, afin que celle-ci puisse affronter la vie. Dans cette optique, il lui apparaît de tout premier ordre de former le cœur, ce qui passe par l’acquisition de sentiments. Vouloir faire des hommes durs, des hommes sans cœur, c’est soumettre la jeunesse à la tyrannie des propagandes futures. [...]"



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