«La question culturelle sera l'enjeu majeur de 2017»
Par Alexandre Devecchio
"Je considère obsolète le clivage droite / gauche: c'est un héritage dépassé de la guerre froide. Aujourd'hui, le défi principal de notre continent, c'est la question culturelle: la survie de notre mode de civilisation mis en cause à la fois par les déconstructeurs héritiers de mai 68 (et plus profondément de la Révolution française) et en même temps par les islamistes radicaux. Il faudra donc qu'un jour se réunissent tous ceux qui veulent que la France continue à vivre et porter des fruits en tant que civilisation. " (Charles Beigbeder*)
LE FIGARO. - Les premières lignes de votre livre rappellent qu'au lendemain du 13 novembre 2015, l'Etat islamique publiait un communiqué par lequel il revendiquait les attaques à l'encontre du peuple qui «porte la bannière de la Croix en Europe» et se félicitait d'avoir pu tuer plus de cent «croisés». Pourtant, de Pierre Moscovici jusqu'au pape lui-même, une partie des élites politiques et intellectuelles refusent d'affirmer, si non de reconnaître, les racines chrétiennes de l'Europe. Que cela-vous inspire-t-il?
Charles BEIGBEDER. - Non, le pape n'a jamais nié les racines chrétiennes de l'Europe, il a simplement insisté sur leur signification profonde, à savoir le sens du service, à mille lieues de tout triomphalisme caricatural qu'il pourfend à juste titre dans son interview accordée mardi dernier à La Croix: «Quand j'entends parler des racines chrétiennes de l'Europe, j'en redoute parfois la tonalité qui peut être triomphaliste ou vengeresse. Cela devient alors du colonialisme. Jean-Paul II en parlait avec une tonalité tranquille. L'Europe, oui, a des racines chrétiennes. Le christianisme a pour devoir de les arroser, mais dans un esprit de service, comme pour le lavement des pieds. Le devoir du christianisme pour l'Europe, c'est le service». Je ne peux que souscrire à de tels propos, même si je trouve le terme colonialisme inadéquat pour qualifier le rayonnement de l'identité européenne sur son propre continent.
Quant à Pierre Moscovici que vous évoquiez, il a récemment affirmé «ne pas croire aux racines chrétiennes de l'Europe», confondant ainsi allègrement foi et histoire. Les racines chrétiennes ne relèvent pas, en effet, d'une croyance fondée sur un acte de foi mais découlent de l'histoire qui s'attache à l'étude des faits. On ne croit pas en la bataille de Marignan ou au baptême de Clovis parce qu'à travers les différentes sources que l'on possède, on a la certitude que l'évènement s'est bien déroulé. Du coup, on s'incline devant les faits. Les racines chrétiennes sont du même ordre: elles relèvent de l'histoire et s'imposent à la conscience humaine, quelles que soient les convictions que l'on peut adopter par ailleurs. Les propos de Pierre Moscovici traduisent une forme extrême de négationnisme historique dont le ridicule est si confondant qu'il n'est pas besoin d'épiloguer plus.
..................
* Charles Beigbeder est entrepreneur, investisseur et chef d'entreprise. Il est également conseiller municipal dans le VIIIème arrondissement de Paris. Il est co-fondateur ducollectif Phénix. Son dernier livre, Charnellement de France, est paru en 2016
Lire la suite: www.lefigaro.fr
LE FIGARO. - Les premières lignes de votre livre rappellent qu'au lendemain du 13 novembre 2015, l'Etat islamique publiait un communiqué par lequel il revendiquait les attaques à l'encontre du peuple qui «porte la bannière de la Croix en Europe» et se félicitait d'avoir pu tuer plus de cent «croisés». Pourtant, de Pierre Moscovici jusqu'au pape lui-même, une partie des élites politiques et intellectuelles refusent d'affirmer, si non de reconnaître, les racines chrétiennes de l'Europe. Que cela-vous inspire-t-il?
Charles BEIGBEDER. - Non, le pape n'a jamais nié les racines chrétiennes de l'Europe, il a simplement insisté sur leur signification profonde, à savoir le sens du service, à mille lieues de tout triomphalisme caricatural qu'il pourfend à juste titre dans son interview accordée mardi dernier à La Croix: «Quand j'entends parler des racines chrétiennes de l'Europe, j'en redoute parfois la tonalité qui peut être triomphaliste ou vengeresse. Cela devient alors du colonialisme. Jean-Paul II en parlait avec une tonalité tranquille. L'Europe, oui, a des racines chrétiennes. Le christianisme a pour devoir de les arroser, mais dans un esprit de service, comme pour le lavement des pieds. Le devoir du christianisme pour l'Europe, c'est le service». Je ne peux que souscrire à de tels propos, même si je trouve le terme colonialisme inadéquat pour qualifier le rayonnement de l'identité européenne sur son propre continent.
Quant à Pierre Moscovici que vous évoquiez, il a récemment affirmé «ne pas croire aux racines chrétiennes de l'Europe», confondant ainsi allègrement foi et histoire. Les racines chrétiennes ne relèvent pas, en effet, d'une croyance fondée sur un acte de foi mais découlent de l'histoire qui s'attache à l'étude des faits. On ne croit pas en la bataille de Marignan ou au baptême de Clovis parce qu'à travers les différentes sources que l'on possède, on a la certitude que l'évènement s'est bien déroulé. Du coup, on s'incline devant les faits. Les racines chrétiennes sont du même ordre: elles relèvent de l'histoire et s'imposent à la conscience humaine, quelles que soient les convictions que l'on peut adopter par ailleurs. Les propos de Pierre Moscovici traduisent une forme extrême de négationnisme historique dont le ridicule est si confondant qu'il n'est pas besoin d'épiloguer plus.
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* Charles Beigbeder est entrepreneur, investisseur et chef d'entreprise. Il est également conseiller municipal dans le VIIIème arrondissement de Paris. Il est co-fondateur ducollectif Phénix. Son dernier livre, Charnellement de France, est paru en 2016
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