« Le Pape est-il choisi par l’Esprit-Saint ? »
Source: lesalonbeige.blogs.com
Le Vatican - Vérités et légendes (Broché)
Christophe Dickès - Éditeur : PERRIN
Franck Abed évoque le dernier ouvrage de Christophe Dickès, sur les « vérités et légendes » du Vatican *. Extrait :
"[...] Dickès tente de répondre, avec des faits objectifs et des propos circonstanciés, aux principales questions courantes à l’endroit de la papauté. Citons en quelques-unes pour montrer que cette étude se montre exhaustive :
- L’infaillibilité pontificale donne-t-elle tous les pouvoirs au Pape ?
- Le Vatican est-il riche ?
- Est-il misogyne ?
- A-t-il protégé des pédophiles ?
- Entretient-il des liens avec la mafia ?
- La curie est-elle un panier de crabes ?
- Jean-Paul 1er a-t-il été assassiné ?
- Benoit XVI a-t-il renoncé sous les pressions extérieures ?
- Du communisme à l’islamisme, le Saint-Siège est-il naïf avec les totalitarismes ?
- Un Pape peut-il être en rupture avec ses prédécesseurs ?
Ces questions sont intéressantes. Elles montrent surtout que le catholicisme embrasse tous les pans de la vie sociale et concerne toutes les interactions humaines.
[...] l’auteur énonce avec pédagogie que « l’élection d’un Pape n’en est pas pour autant un sacrement. Très schématiquement, on ne devient pas Pape comme on devient prêtre. Le prêtre est ordonné, c’est-à-dire qu’il participe physiquement au pouvoir spirituel du Christ-Prêtre. Pour devenir prêtre il est consacré. Le Pape, lui, reçoit un « mandat » : il est élu au cours d’un conclave par le Sacré Collège qui rassemble les cardinaux du monde entier. Le Pape n’est donc pas sacré « souverain pontife » comme l’était le roi de France à Reims. Le Pape devient Pape à l’instant même où il accepte l’élection une fois qu’une majorité au deux tiers s’est portée sur son nom ». L’explication nous paraît limpide.
Cependant, certains ne comprennent pas ou se moquent du « rôle de l’Esprit-Saint » dans l’élection d’un Pape. Avec le chapitre « Le Pape est-il choisi par l’Esprit-Saint ? » , l’auteur répond très justement à ce questionnement : « Dans le dictionnaire de théologie catholique, il est mentionné que l’Esprit-Saint assiste les électeurs dans le cadre du plan de Dieu, appelé aussi communément Providence, afin de garder l’Eglise dans le droit chemin. Mais cette assistance divine, n’enlève rien à la liberté du choix qui doit s’opérer par les moyens ordinaires. La liberté du cardinal électeur peut aussi l’amener à refuser la grâce et l’assistance du Saint-Esprit, même si Dieu, toujours dans une perspective théologique n’abandonnera jamais l’Eglise qui n’appartient pas aux hommes mais à Lui seul ». La croyance en Dieu n’exclut nullement le libre arbitre et les mauvais choix. [...]"
Lire aussi:
En ce début du XXIe siècle, le Vatican est plus que jamais au centre de l'actualité. En février et mars 2013, la renonciation de Benoît XVI et l'élection de François, premier pontife jésuite et non européen, ont démontré une fois encore la singularité d'une institution dont l'histoire mouvementée s'est souvent tramée dans le secret. Le Vatican est tout à la fois récent – créé en 1870, il n'est reconnu comme État souverain qu'en 1929 – et séculaire – il est fondé, au sens propre comme au sens figuré, sur le tombeau de l'apôtre Pierre, compagnon du Christ. Petit – 44 ha – et immense – son rayonnement est planétaire. Territoire pour quelques privilégiés – 4 000 personnes seulement y travaillent – et patrie spirituelle de foules innombrables – il compte plus de 1,2 milliard de fidèles. Si nombre de papes ont été béatifiés, le Vatican est aussi un lieu de pouvoir, avec ses lobbys et ses intrigues, dont certaines ont défrayé la chronique. Un univers à la fois trouble et lumineux, exemplaire et inquiétant.
Ce dictionnaire nous fait entrer dans un monde singulier, avec ses codes, ses institutions, ses personnages, ses usages, ses grandes aventures et sa part d'ombre. Il en explore les rouages internes, notamment le fonctionnement des conclaves ; il analyse ses relations avec les autres États, évoque son infl uence internationale. Il aborde les sujets les plus controversés et les plus insolites, comme les questions relatives à la vie quotidienne et au rôle de chacun de ses protagonistes, des employés aux cardinaux, sans oublier la place des femmes dans les structures de la Curie romaine.
Conçu sous la direction de Christophe Dickès, ce volume est l'oeuvre d'une équipe de quarante-six auteurs représentatifs d'une nouvelle génération d'historiens vaticanistes.
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