Il faut cesser la stratégie d’arrière-garde, qui consiste à résister à une loi, puis à abandonner le combat quand celle-ci est votée
Par Michel Janva
Entretien avec Barbara Mazières pour Le Salon beige :
Barbara Mazières, vous organisez une conférence sur la PMA et la révision des lois bioéthiques le 19 octobre à Angers. Pourquoi cette conférence ?
Il y a quelques mois, nous avions organisé un débat à Segré avec La Manif pour tous du Maine et Loire, le Salon beige, Frigide Barjot et M. le curé. Déjà, nous souhaitions alerter nos compatriotes angevins sur les graves problèmes éthiques posés par ces projets. Nous cherchions aussi à fédérer et écouter les différentes propositions.
Aujourd’hui, nous devons à la fois argumenter sur notre opposition à ces dérives sociales, et aussi travailler à l’organisation de la mobilisation qui se fera très probablement – entre autres – dans la rue. Or, Aude Mirkovic et Ludovine de la Rochère, nos deux invitées, sont très actives pour mobiliser nos concitoyens.
Nos amis de Sens commun du Maine et Loire organisent aussi une réunion quelques jours plus tôt, avec Jean Marie Le Méné notamment. J’en suis ravie car j’adhère personnellement à la position de M. Le Méné qui rappelle, à temps et à contre temps, que la matrice du problème des dérives sociétales c’est l’avortement et que ces dérives successives nous entraînent droit vers le transhumanisme et le meilleur des mondes.
Ne pensez-vous pas que ces combats sont des combats d’arrière-garde ?
Absolument pas. En revanche, je crois qu’il faut cesser la stratégie, pour le coup, d’arrière-garde, qui consiste à résister à une loi, puis à abandonner le combat quand celle-ci est votée, et attendre l’offensive suivante de la gauche libertaire et liberticide. De ce point de vue, les partis de droite sont pitoyables. Ils sont en permanence à la remorque idéologique de la gauche. Ils veulent bien – à la rigueur – combattre les lois de gauche quand ils sont dans l’opposition. Puis une fois la loi passée et la droite revenue au pouvoir, ils refusent de remettre en cause l’héritage de la gauche, en vertu d’un principe bien curieux selon lequel ce qui est acquis par la gauche est définitivement acquis, quand, ce qui est acquis par la droite se négocie. Cette droite honteuse se comporte donc effectivement comme une arrière-garde qui ne peut que freiner l’avancée de la gauche, jamais s’y opposer sérieusement, ni a fortiori reprendre l’offensive. Je rêve d’une droite d’avant-garde qui ose briser le piège de l’effet cliquet, si bien décrit par Yves Marie Adeline dans la « Droite piégée ».
Donald Trump aux Etats-Unis nous démontre qu’il est possible de gagner en affirmant des principes et en assumant son programme. De ce point de vue, la confirmation de Kavanaugh à la Cour suprême, malgré les hourvaris de l’extrême gauche, est une excellente nouvelle.
Le combat est politique. Notre pouvoir en tant qu’électeurs est immense. Exigeons de nos élus l’application d’un programme clair avec des engagements fermes, notamment en termes de bioéthique et de réformes sociétales. Commençons par abroger la loi Taubira, ce sera une première étape.
Vous subissez des pressions de la commune et de la préfecture pour changer de salle. Comment expliquez-vous cela ?
Précisons que la salle nous a été accordée en location par la commune elle-même. Nous avons déjà tenu plusieurs réunions dans cette salle, sans jamais avoir le moindre problème. Or, la mairie vient de s’apercevoir que le local de l’étincelle, organisme d’extrême gauche (subventionné par ladite mairie, pourtant censément de droite), se trouvait à 200 mètres de la salle. Je l’apprends moi-même, n’étant pas familière de ces lieux ! On nous demande donc de déménager le lieu de la réunion au prétexte que nous provoquerions l’extrême gauche
Outre le fait que l’extrême gauche a tout cassé dans le centre d’Angers récemment, démontrant sa capacité à attaquer là où elle le souhaite, je trouve que cette demande est un peu « fort de café ». Le signal envoyé serait : l’extrême gauche décide qui peut et qui ne peut pas parler dans une salle donnée. Par ailleurs, au plan logistique, nous avons communiqué sur les réseaux sociaux ; il ne nous est donc plus possible de prévenir tout le monde d’un changement de lieu.
Si l’Etincelle pose problème, que la mairie cesse de les financer et que l’Etat fasse respecter l’état de droit, nous payons assez d’impôts pour cela ! En tout cas, j’estime que nous n’avons pas à nous plier aux oukases de l’extrême gauche.
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