Le 8 septembre 1621 : naissance de Louis II de Bourbon-Condé, dit le Grand Condé.
"C’est Dieu qui fait les guerriers et les conquérants. C’est vous, lui disait David, qui avez instruit mes mains à combattre, et mes doigts à tenir l’épée. S’il inspire le courage, il ne donne pas moins les autres grandes qualités naturelles et surnaturelles, et du cœur et de l’esprit. Tout part de sa puissante main : c’est lui qui envoie du ciel les généreux sentiments, les sages conseils, et toutes les bonnes pensées ; mais il veut que nous sachions distinguer entre les dons qu’il abandonne à ses ennemis et ceux qu’il réserve à ses serviteurs.
Ce qui distingue ses amis d’avec tous les autres, c’est la piété ; jusqu’à ce qu’on ait reçu ce don du ciel, tous les autres non seulement ne sont rien, mais encore tournent en ruine à ceux qui en sont ornés. Sans ce don inestimable de la piété, que serait-ce que le prince de Condé avec tout ce grand cœur et ce grand génie ! Non, Mes Frères, si la piété n’avait comme consacré ses autres vertus, ni ces princes ne trouveraient aucun adoucissement à leur douleur, ni ce religieux pontife aucune confiance dans ses prières, ni moi-même aucun soutien aux louanges que je dois à un si grand homme.
Poussons donc à bout la gloire humaine par cet exemple ; détruisons l’idole des ambitieux ; qu’elle tombe anéantie devant ces autels. Mettons ensemble aujourd’hui, car nous le pouvons dans un si noble sujet, toutes les plus belles qualités d’une excellente nature ; et, à la gloire de la vérité, montrons dans un prince admiré de tout l’univers que ce qui fait les héros, ce qui porte la gloire du monde jusqu’au comble, valeur, magnanimité, bonté naturelle, voilà pour le cœur ; vivacité, pénétration, grandeur et sublimité de génie, voilà pour l’esprit, ne seraient qu’une illusion si la piété ne s’y était jointe ; et enfin que la piété est le tout de l’homme.
C’est, Messieurs, ce que vous verrez dans la vie éternellement mémorable de Très haut et Très puissant Prince Louis de Bourbon, Prince de Condé, Premier prince du sang." Jacques Bénigne Bossuet, Oraison funèbre de
très haut et très puissant prince Louis de Bourbon, prince de Condé, premier prince du sang Prononcée dans l’église de Notre-Dame de Paris le deuxième jour de mars 1687.
Louis II de Bourbon-Condé, aussi appelé le Grand Condé, porte aussi les titres de prince de Condé, duc de Bourbon, duc d'Enghien, duc de Montmorency, duc de Châteauroux, duc de Bellegarde, duc de Fronsac, gouverneur du Berry, pair de France, premier prince du sang. Il naît à Paris le 8 septembre 1621, et meurt à Fontainebleau le 11 décembre 1686.
Général français pendant la guerre de Trente Ans, il est l'un des meneurs de la Fronde des princes. Elève des jésuites de Bourges, il s'intéresse surtout à l'art militaire auquel il s'initie lors du siège d'Arras. Il commande l'armée de Picardie à 21 ans et barre la route de Paris aux Espagnols de Philippe IV. Il remporte plus tard l'éclatante bataille de Rocroi, peu de jour après la mort du Roi Louis XIII et y gagne une renommée nationale extraordinaire.
Il remporte ensuite envoyé la bataille de Fribourg en 1644, de Nördlingen en 1645 ; prend Dunkerque en 1646; mais échoue en Catalogne, devant Lérida ; renoue avec la victoire de Lens sur l'archiduc Léopold-Guillaume. Pendant la Fronde, il soutient d'abord la régence, durant la minorité de Louis XIV, puis s'oppose au cardinal Mazarin, qu'il appelle « le faquin écarlate ». Remportant toutes les batailles entre 1643 à 1648, il réclame pour lui l'amirauté et pour ses amis tous les postes de responsabilité dans l'armée. Le 18 janvier 1650 (voir la chronique du jour), la Régente le fait jeter en prison avec son frère le prince de Conti et son beau-frère le duc de Longueville. Libéré 13 mois plus tard par les frondeurs, il en prend la tête, et négocie avec les Espagnols et les Anglais, puis marche sur Paris. Mais le Roi et Turenne le battent à la bataille de Bléneau le 7 avril 1652, puis à Étampes en mai, et enfin au faubourg Saint-Antoine à Paris, où la duchesse Anne-Marie-Louise d'Orléans, la Grande Mademoiselle, fait tirer les canons sur les troupes royales pour permettre à son cousin de se réfugier dans la ville (voir la chronique du 2 juillet). Passant côté espagnol, il est encore battu par Turenne à la bataille des Dunes.
Il obtient le pardon royal, lors du traité des Pyrénées (voir la chronique du 7 novembre). Il combat à nouveau aux côtés des armées royales de Turenne lors de la guerre de Hollande, en 1672 et bat le prince d'Orange Guillaume III d'Angleterre à la bataille de Seneffe en 1674.
Il décède dans son château de Chantilly, entouré de musiciens et de poètes, cultivant les lettres et les arts. Voltaire lui reproche comme un signe de sénilité sa conversion au parti dévot et ses deux dernières années de sa vie profondément pieuses. C'est Bossuet qui prononce sur son cercueil une oraison funèbre, un chef-d'œuvre du genre : Oraison funèbre de très haut et très puissant prince Louis de Bourbon. (1)
très haut et très puissant prince Louis de Bourbon, prince de Condé, premier prince du sang Prononcée dans l’église de Notre-Dame de Paris le deuxième jour de mars 1687.
Louis II de Bourbon-Condé, aussi appelé le Grand Condé, porte aussi les titres de prince de Condé, duc de Bourbon, duc d'Enghien, duc de Montmorency, duc de Châteauroux, duc de Bellegarde, duc de Fronsac, gouverneur du Berry, pair de France, premier prince du sang. Il naît à Paris le 8 septembre 1621, et meurt à Fontainebleau le 11 décembre 1686.
Général français pendant la guerre de Trente Ans, il est l'un des meneurs de la Fronde des princes. Elève des jésuites de Bourges, il s'intéresse surtout à l'art militaire auquel il s'initie lors du siège d'Arras. Il commande l'armée de Picardie à 21 ans et barre la route de Paris aux Espagnols de Philippe IV. Il remporte plus tard l'éclatante bataille de Rocroi, peu de jour après la mort du Roi Louis XIII et y gagne une renommée nationale extraordinaire.
Il remporte ensuite envoyé la bataille de Fribourg en 1644, de Nördlingen en 1645 ; prend Dunkerque en 1646; mais échoue en Catalogne, devant Lérida ; renoue avec la victoire de Lens sur l'archiduc Léopold-Guillaume. Pendant la Fronde, il soutient d'abord la régence, durant la minorité de Louis XIV, puis s'oppose au cardinal Mazarin, qu'il appelle « le faquin écarlate ». Remportant toutes les batailles entre 1643 à 1648, il réclame pour lui l'amirauté et pour ses amis tous les postes de responsabilité dans l'armée. Le 18 janvier 1650 (voir la chronique du jour), la Régente le fait jeter en prison avec son frère le prince de Conti et son beau-frère le duc de Longueville. Libéré 13 mois plus tard par les frondeurs, il en prend la tête, et négocie avec les Espagnols et les Anglais, puis marche sur Paris. Mais le Roi et Turenne le battent à la bataille de Bléneau le 7 avril 1652, puis à Étampes en mai, et enfin au faubourg Saint-Antoine à Paris, où la duchesse Anne-Marie-Louise d'Orléans, la Grande Mademoiselle, fait tirer les canons sur les troupes royales pour permettre à son cousin de se réfugier dans la ville (voir la chronique du 2 juillet). Passant côté espagnol, il est encore battu par Turenne à la bataille des Dunes.
Il obtient le pardon royal, lors du traité des Pyrénées (voir la chronique du 7 novembre). Il combat à nouveau aux côtés des armées royales de Turenne lors de la guerre de Hollande, en 1672 et bat le prince d'Orange Guillaume III d'Angleterre à la bataille de Seneffe en 1674.
Il décède dans son château de Chantilly, entouré de musiciens et de poètes, cultivant les lettres et les arts. Voltaire lui reproche comme un signe de sénilité sa conversion au parti dévot et ses deux dernières années de sa vie profondément pieuses. C'est Bossuet qui prononce sur son cercueil une oraison funèbre, un chef-d'œuvre du genre : Oraison funèbre de très haut et très puissant prince Louis de Bourbon. (1)
(1) Jacques Bénigne Bossuet, Oraison funèbre de très haut et très puissant prince Louis de Bourbon, prince de Condé: fr.wikisource.org
Jean de La Bruyère
Depuis le 15 août 1684, il est en effet l’un des précepteurs du jeune duc de Bourbon, petit-fils du Grand Condé, ainsi que de Mademoiselle de Nantes, fille naturelle deLouis XIV et de Françoise de Montespan2. Cet emploi est confié à La Bruyère, d’après l’abbé d’Olivet, sur la recommandation de Jacques-Bénigne Bossuet, « qui fournissait ordinairement aux princes, a dit Fontenelle, les gens de mérite dans les lettres dont ils avaient besoin ». La Bruyère fréquentait en effet l’évêque de Meaux depuis quelques années. Il s’installe chez son nouveau maître, à l’hôtel de Condé, le 18 février 16856.
Plaque sur la façade de l’hôtel de Condé, 22, rue des Réservoirs à Versailles.
Le jeune duc de Bourbon était alors âgé de seize ans, et il venait d’achever sa seconde année de philosophie au collège de Clermont, qui était dirigé par les jésuites. C’est avec deux répétiteurs jésuites, les pères Alleaume et du Rosel, et avec lemathématicien Sauveur, que La Bruyère partage le soin d’achever l’éducation du jeune duc, auquel il est chargé d’enseigner, pour sa part, l’histoire, la géographie et les institutions de la France. La tâche est ingrate et l’élève, épileptiqueet inappliqué, traverse parfois des crises redoutables. Condé suit de près les études de son petit-fils, et La Bruyère, comme les autres maîtres, doit lui faire connaître le programme de ses leçons et les progrès de son élève, qui, à vrai dire, était assez médiocre. Le 24 juillet 1685, le duc de Bourbon épouse Mlle de Nantes, qui est âgée de onze ans et dix mois ; La Bruyère est invité à partager ses leçons entre les deux jeunes époux. Le 11 décembre 1686, le Grand Condé meurt àFontainebleau, et l’éducation du duc de Bourbon, devenu duc d’Enghien, est considérée comme terminée. La Bruyère reste néanmoins dans la maison de Condé en qualité de « gentilhomme ordinaire de Monsieur le Duc », chargé de la bibliothèque2. Il loge à l’hôtel du Prince à Versailles, au Petit Luxembourg à Paris, et au château de Chantilly7.
Source: fr.wikipedia.org
Texte de la dernière édition revue et corrigée par l'auteur, publiée par E. Michallet, 1696.
Texte en .pdf: www.oasisfle.com
Texte en .pdf: www.oasisfle.com
Texte et traduction espagnol - Caractères ou Les moeurs de ce siècle. (IV Du coeur) La Bruyère; [texte établi par Robert Garapon] Traducción de Alfonso Fernández Tresguerres : www.revistadefilosofia.org
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