Le 21 janvier 1793 : assassinat de Louis XVI, Roi de France, sur la place de la révolution, ancienne place Louis XV et future place de la Concorde.
- La France refuse que le pouvoir politique de la Nation trouve son origine en Dieu
À 10h20, sur la place de la Révolution, actuellement la place de la Concorde, le Roi de France, Louis XVI, âgé de 39 ans, est guillotiné. Emprisonné au Temple avec sa famille depuis le mois d'août 1792, il a été condamné à la peine de mort par le tribunal révolutionnaire le 18 janvier 1793, au mépris de toutes les lois du Royaume et de toute consultation de la volonté du peuple, dont ce tribunal se réclamait. La Convention l'accuse d'être un traître à la nation. Ses dernières paroles sont :
"Français, je meurs innocent; je pardonne à mes ennemis; je prie Dieu que mon sang ne retombe pas sur la France"...»
Mais la fin de ses mots est occultée par le roulement de tambour annonçant son exécution. Le 16 octobre suivant, le Reine, Marie-Antoinette est à son tour guillotinée.
« Quand on relit Saint-Just et le célèbre pamphlet du Marquis de Sade, on comprend à quel point le meurtre du Roi fut un acte consciemment sacrilège, la profanation volontaire du sacre de Reims, « la messe noire de l'histoire de France », dont nous n'avons pas fini de vivre les ultimes conséquences. C'est un acte symbolique et théâtral, selon le génie de ce peuple, qui domine l'histoire de France, et s'oppose au baptême de Clovis à Reims ou l'aventure triomphale et sacrificielle de Jeanne d'Arc. Ce n'est pas une société profane qui s'est scellée dans le sang de Louis XVI, c'est une contre-chrétienté : en immolant l'Oint du Seigneur, ce peuple en tant que peuple abdiquait la haute espérance du royaume de Dieu. » R.-L. Bruckberger, dans Dieu et la politique, p. 71
Et Pie VI, le 17 juin 1793 :
«Le Roi Très Chrétien Louis XVI a été condamné au dernier supplice par une conjuration impie, et ce jugement s'est exécuté (…) Qui pourra jamais douter que ce Monarque ait été principalement immolé en haine de la Foi et par esprit de fureur contre les dogmes catholiques (...) Ah ! France ! Ah ! France ! Toi que nos prédécesseurs appelaient le miroir de la Chrétienté et l'inébranlable appui de la foi ; toi qui, par ton zèle pour la croyance chrétienne et par ta piété filiale envers le Siège Apostolique, ne marche pas à la suite des nations, mais les précède toutes, combien tu nous es contraire aujourd'hui ! Ah ! Encore une fois, France ! Tu demandais toi-même auparavant un roi catholique. Tu disais que les lois fondamentales du royaume ne permettaient pas de reconnaître un roi qui ne fut pas catholique. Et maintenant que tu l'avais, ce roi catholique, c'est précisément parce qu'il était catholique que tu viens de l'assassiner !... Jour de triomphe pour Louis XVI, à qui Dieu a donné et la patience dans les tribulations et la victoire au milieu de son supplice! » (Allocution au Consistoire secret du 17 juin 1793 sur l'assassinat de Louis XVI)
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LA MORT DE LOUIS XVI : LE SACRE DE L’ABSOLUTISME RÉVOLUTIONNAIRE
Georges Michel, Colonel à la retraite
Il y a 225 ans, le 21 janvier 1793, à dix heures passées, le roi Louis XVI mourait sur l’échafaud. L’histoire de notre pays foisonne d’événements, de rebondissements, de drames mais, à bien y regarder, il existe sans doute moins de dix faits qui ont marqué pour toujours le destin de la France. Et l’exécution du roi sacré constitue, sans nul doute, l’un de ces rares moments.
Le baptême de Clovis fait du royaume des Francs une nation chrétienne. « L’humble et merveilleux évangile de la Pucelle » – pour reprendre le titre d’un ouvrage de Jean Bach-Sisley paru en 1928 – révèle au peuple français son appartenance nationale, qu’il ne se donne pas à n’importe qui et que la liberté du souverain est la condition de sa propre liberté. L’abjuration d’Henri de Navarre, alors que la France était autant menacée par l’ennemi extérieur que par les divisions internes, permet à ce fils de Saint Louis de se libérer de la cuirasse de chef de parti pour endosser le manteau de roi de tous les Français. Elle consolide ce fil si fragile, mais tellement précieux et nécessaire alors, pour le rétablissement de la concorde. Un fil tissé au cours des siècles entre la monarchie et la France.
La mort de Louis XVI est, à l’évidence, l’acte irréversible qui coupe ce fil. La Restauration faillit dans son raccommodage, peut-être par son aveuglement. Quant aux deux tentatives napoléoniennes, elles échouèrent dans le fracas des guerres. En cela, les conventionnels, et plus particulièrement leurs idéologues, virent juste. Il fallait tuer le roi. Pour Robespierre, le procès était chose superfétatoire. « Il n’y a point ici de procès à faire. Louis n’est point accusé, vous n’êtes point des juges ; vous êtes, vous ne pouvez être que des hommes d’État et les représentants de la nation. Vous n’avez point une sentence à rendre pour ou contre un homme, mais une mesure de salut public à prendre, un acte de providence nationale à exercer… Il est condamné ou la République n’est point absoute. »
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