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domingo, 5 de noviembre de 2017
La république met en œuvre sa haine de l'Eglise catholique
Expulsion des Congrégations, le 5 novembre 1880
Source: Le Salon Beige
« En Avignon, le 141e de ligne et cinq escadrons de cavalerie ont formé les faisceaux. Les troupes sont en tenue de campagne. À l'aube, sous le commandement du général de brigade Guyon-Vernier, elles se sont mises en marche. Direction Tarascon. Sur une colline de la Montagnette se dresse leur objectif : l'abbaye Saint-Michel de Frigolet.
Il y a une vingtaine d'années, les prémontrés se sont installés ici, et ils ont restauré les bâtiments en ruine. Aujourd'hui, sur décision du gouvernement, le monastère doit être fermé. L'ordre tombe sous le coup du décret du 16 octobre 1880, qui prescrit l'expulsion des congrégations non autorisées. Flanqué de gendarmes, un commissaire se présente à la grille et lit une sommation au père Hermann, représentant du père abbé, le révérend père Boulbon. Le moine répond que sa communauté, par humilité, ne saurait se distinguer des autres couvents qui ont résisté à la violence : il refuse l'arrêté d'expulsion.
Depuis quelques jours, des milliers de fidèles campent dans les environs. Certains se sont enfermés dans l'enceinte sacrée. On les entend crier : « Vive les gendarmes ! Vive la religion ! » Mais le père abbé ne veut pas les exposer. À sa demande, 200 d'entre eux quittent les lieux, dont le poète Frédéric Mistral, qui fut élève en ces lieux, au temps où l'abbaye abritait un pensionnat.
Au soir du 5 novembre, le préfet des Bouches-du-Rhône, Eugène Poubelle, confère avec le sous-préfet et avec le général. Le plan de bataille est arrêté. Les hommes déployés en position d'attaque autour des bâtiments, il sera défendu de traverser les lignes ou de sortir de l'abbaye. Saint-Michel de Frigolet est assiégé. Pendant que les artilleurs pointent leurs batteries vers le monastère, un bataillon d'infanterie est demandé en renfort. »
Tiré de Quand les catholiques étaient hors la loi de Jean Sévillia (éditions Perrin page 8)
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