Vrai ou faux : il n’y a jamais eu autant d’inégalités qu’aujourd’hui
Par Valérie Pascale.
Un article d’Emploi 2017.
Nous exposons ici le premier mythe à propos des inégalités, dénoncé par les économistes du Cato Institute dans leur étude récente1, que nous avons décidé de présenter à nos lecteurs. Ce mythe a atteint son apogée dans le livre de Thomas Piketty qui lui consacre plusieurs centaines de pages pour convaincre le lecteur que les inégalités entre riches et pauvres n’ont jamais été aussi fortes.
Pour ceux qui n’ont pas lu le livre de Piketty, le message est parfaitement relayé par tous les médias et rapports officiels de divers organismes publics. Cependant, si les inégalités économiques existent, elles sont moins fortes que ne le prétend l’auteur et elles sont acceptables, voire nécessaires pour le développement harmonieux d’un pays. Dans cette étude du Cato, plusieurs économistes ont décortiqué la thèse de Piketty et expliquent toutes les erreurs commises selon eux par l’auteur, certaines d’ordre méthodologique, d’autres philosophique ou éthique. Nous résumons ici celles qui nous paraissent les plus importantes.
Tout d’abord, Chris Giles, rédacteur économique de Financial Times, montre qu’il y a beaucoup d’erreurs dans la base de données de Piketty. Pour certains chiffres il n’y a pas de source originale et les données sont souvent produites de manière imaginaire.
Ensuite, l’équation mythique « r>g », indiquant que le taux de rendement du capital est toujours supérieur au taux de croissance économique, et qui est à l’origine de la thèse de Piketty sur les inégalités, est erronée. Comme le montre Matthew Rognlie, économiste au Massachusetts Institute of Technology, si l’on tient compte de l’immobilier, la hausse des prix explique à elle seule une partie importante de l’augmentation de la part du capital dans les revenus à long terme. L’intégration de l’immobilier dans la démonstration économique de Piketty ne permet plus d’expliquer l’accroissement des patrimoines par héritages, comme le propose l’auteur.
Alan Auerbach, économiste à University of California-Berkley, et Kevin Hassett de l’American Enterprise Institute montrent quant à eux que Piketty n’a pas tenu compte du risque et de l’instabilité des revenus dans ses calculs de rendement du capital. Ils se servent du modèle de simulation économique, élaboré par le National Bureau for Economic Research, pour conclure que le rendement du capital après impôt est bien inférieur à celui du PIB.
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