Islam : selon le père Boulad, l’Occident est au bord de la guerre civile
Syro-Italien d’origine, Égypto-Libanais de nationalité, de rite grec-melkite (byzantin) et français de culture, le père Henri Boulad, 84 ans, est l'ancien provincial des jésuites du Proche- Orient, directeur du Centre culturel jésuite d’Alexandrie et de Caritas Égypte.
Il déclare à Frédéric Pons dans Valeurs Actuelles à paraître demain :
"[...] Quelle leçon tirez-vous de l’attitude des Français après les attentats du 13 novembre à Paris ?
Sans être méchant et avec le plus grand respect pour les très nombreuses victimes, je dirais que c’était tout à fait prévisible. C’était une question de temps. Cela fait trente ans que je mets en garde les Français contre la pénétration sournoise de l’islamisme en France, contre le projet d’invasion systématique de l’Europe. Ils n’ont rien voulu entendre et j’ai été traité d’islamophobe. Il faut prendre conscience que nous assistons au début d’une phase de djihadisme qui risque de s’amplifier. À présent, la réalité frappe les Français de plein fouet. Peut-être cela les réveillera-t-il ? Avec le discours politique et médiatique de déni radical qui reprend de plus belle, on est en droit d’en douter...
En disant cela, considérez-vous les Français dans leur ensemble ou faites-vous une différence entre le peuple et les élites, notamment les dirigeants politiques ?
Oui, bien sûr, je fais une différence. Mais je dirais aussi qu’un peuple a les dirigeants qu’il mérite. Quand on vit systématiquement dans le déni et qu’on refuse de voir certaines réalités qui crèvent les yeux, on ne peut pas se plaindre des conséquences. La France est devenue molle. Elle se laisse trop facilement manipuler par la plupart des médias, qui diffusent de la désinformation, voire font de la propagande, à longueur d’année. Je pense que les médias occidentaux sont grassement payés ou aux ordres, tout comme les politiques. Ce qui compte, c’est finalement l’argent.
Que voulez-vous dire exactement ?
Il est contradictoire et hautement dangereux de nouer des accords économiques, commerciaux et militaires juteux avec des pays comme l’Arabie Saoudite et le Qatar et, en même temps, d’adopter une certaine dhimmitude (soumission) vis-à-vis d’eux, alors que l’on sait qu’ils sont à la source de ce fondamentalisme inquiétant qui prospère en France. Le déni de réalité ne fera que laisser empirer ce mal. L’islamisme procède d’une certaine lecture de l’islam “importé” de ces pays. C’est une forme d’allégeance, celle des obligés... ou le syndrome de Stockholm ? [...]
Mais l’Occident peut-il parler librement de l’islam ?
Non, hélas, je ne le crois pas. Le “politiquement correct” d’aujourd’hui muselle ceux qui voient clair et qui voudraient parler. Sous prétexte de tolérance et d’ouverture, l’Occident — tout comme l’Église d’ailleurs — est tombé dans le piège — j’allais dire dans “la mode” — de l’idéologie de la gauche libérale et aussi d’une certaine droite, celle qui a favorisé par le passé l’UOIF, c’est-à-dire les Frères musulmans. Le piège est dans cette naïveté et cet angélisme de croire qu’on peut réussir un “islam à la française” avec cette organisation des Frères musulmans, lorsqu’on sait que l’idéologie de cette confrérie est fondamentalement nihiliste, profondément conquérante et d’un prosélytisme sournois et rampant : le cas de figure de l’Égypte en est le meilleur exemple. Nous ne sommes plus vraiment libres de parler. On ne cherche plus la vérité, mais on cherche plutôt à plaire, à contenter tout le monde au nom de la paix sociale. Sous ce calme de surface apparent, soyez sûr que le cancer progresse.
Pourquoi est-il aussi difficile de parler librement ?
Parce que, dès qu’on tient un certain discours, on est immédiatement classé, étiqueté, de façon péjorative. Les Français sont pourtant réputés pour leur sens critique, mais ils semblent, dans ce cas, avoir perdu tout discernement. La plupart des gens sont prisonniers de l’opinion, de l’idéologie. Quand donc aurons-nous le courage de nous exprimer en toute liberté ? Jésus nous a pourtant dit : « La vérité vous rendra libres. » Le problème des musulmans et des partisans du dialogue interreligieux est leur refus de reconnaître que l’islam est confronté à un vrai et vaste problème. Sans une réforme radicale de l’islam, nous allons vers une confrontation, pour ne pas dire une déflagration. Je pense même que c’est imminent et que l’Occident est au bord de la guerre civile. On ne peut indéfiniment — ni impunément — tricher avec la vérité. De plus, Nostra aetate n’a jamais demandé de dialoguer “avec l’islam”, mais de créer des relations avec les musulmans : il n’y a en effet pas de convergence possible entre les doctrines, mais des liens constructifs souhaitables entre des personnes. [...]
Pourquoi les responsables musulmans ont-ils tant de mal à parler, avec franchise, de tout cela et des dérives de certains de leurs coreligionnaires ?
Parce que, précisément, l’islam a opté, il y a déjà dix siècles, pour la ligne dure. Parce qu’il est très difficile aux musulmans — pour ne pas dire impossible — de faire marche arrière, quelle que soit la bonne volonté qui les anime. Les points de blocage sont nombreux. Par exemple, renoncer au projet de califat mondial, qui est préconisé non seulement par les islamistes, notamment les Frères musulmans (l’UOIF en France), mais aussi par l’islam tout court. Autre blocage : ouvrir l’islam à la pensée critique. C’est impossible pour les musulmans : cela leur est interdit, depuis dix siècles, par la décision de “fermer la porte de l’ijtihad” (“renouveau”, “effort intellectuel” afin de moderniser la lecture du Coran). [...]
Pensez-vous l’islam compatible avec la démocratie, avec la laïcité ?
Non. Les islamistes utilisent la démocratie pour la tuer. Pour eux, les lois d’Allah (la charia) sont supérieures à celles des humains. Pour la majorité des musulmans, le Coran n’est pas discutable : il émane d’Allah et il est au ciel auprès du Trône, posé sur la Table gardée, depuis le début de la Création. La ségrégation envers les infidèles et les femmes est inscrite dans les versets coraniques et les hadiths, ce qui nous permet d’affirmer que ce n’est pas demain que la démocratie, la liberté de conscience et de religion seront des sujets d’actualité dans le monde arabo-islamique, ni même en France. L’islam régente tous les aspects de la vie de l’individu du berceau à sa tombe. Il n’est pas libre de penser ou de décider par lui-même en dehors de la charia et s’il le fait, il se met en dehors de l’oumma (la communauté-nation islamique). Il sait aussi ce qui l’attend : l’enfer sur terre et dans l’au-delà. On est loin des droits de l’homme, du libre arbitre augustinien, de la laïcité et de la démocratie. [...]"
"[...] Quelle leçon tirez-vous de l’attitude des Français après les attentats du 13 novembre à Paris ?
Sans être méchant et avec le plus grand respect pour les très nombreuses victimes, je dirais que c’était tout à fait prévisible. C’était une question de temps. Cela fait trente ans que je mets en garde les Français contre la pénétration sournoise de l’islamisme en France, contre le projet d’invasion systématique de l’Europe. Ils n’ont rien voulu entendre et j’ai été traité d’islamophobe. Il faut prendre conscience que nous assistons au début d’une phase de djihadisme qui risque de s’amplifier. À présent, la réalité frappe les Français de plein fouet. Peut-être cela les réveillera-t-il ? Avec le discours politique et médiatique de déni radical qui reprend de plus belle, on est en droit d’en douter...
En disant cela, considérez-vous les Français dans leur ensemble ou faites-vous une différence entre le peuple et les élites, notamment les dirigeants politiques ?
Oui, bien sûr, je fais une différence. Mais je dirais aussi qu’un peuple a les dirigeants qu’il mérite. Quand on vit systématiquement dans le déni et qu’on refuse de voir certaines réalités qui crèvent les yeux, on ne peut pas se plaindre des conséquences. La France est devenue molle. Elle se laisse trop facilement manipuler par la plupart des médias, qui diffusent de la désinformation, voire font de la propagande, à longueur d’année. Je pense que les médias occidentaux sont grassement payés ou aux ordres, tout comme les politiques. Ce qui compte, c’est finalement l’argent.
Que voulez-vous dire exactement ?
Il est contradictoire et hautement dangereux de nouer des accords économiques, commerciaux et militaires juteux avec des pays comme l’Arabie Saoudite et le Qatar et, en même temps, d’adopter une certaine dhimmitude (soumission) vis-à-vis d’eux, alors que l’on sait qu’ils sont à la source de ce fondamentalisme inquiétant qui prospère en France. Le déni de réalité ne fera que laisser empirer ce mal. L’islamisme procède d’une certaine lecture de l’islam “importé” de ces pays. C’est une forme d’allégeance, celle des obligés... ou le syndrome de Stockholm ? [...]
Mais l’Occident peut-il parler librement de l’islam ?
Non, hélas, je ne le crois pas. Le “politiquement correct” d’aujourd’hui muselle ceux qui voient clair et qui voudraient parler. Sous prétexte de tolérance et d’ouverture, l’Occident — tout comme l’Église d’ailleurs — est tombé dans le piège — j’allais dire dans “la mode” — de l’idéologie de la gauche libérale et aussi d’une certaine droite, celle qui a favorisé par le passé l’UOIF, c’est-à-dire les Frères musulmans. Le piège est dans cette naïveté et cet angélisme de croire qu’on peut réussir un “islam à la française” avec cette organisation des Frères musulmans, lorsqu’on sait que l’idéologie de cette confrérie est fondamentalement nihiliste, profondément conquérante et d’un prosélytisme sournois et rampant : le cas de figure de l’Égypte en est le meilleur exemple. Nous ne sommes plus vraiment libres de parler. On ne cherche plus la vérité, mais on cherche plutôt à plaire, à contenter tout le monde au nom de la paix sociale. Sous ce calme de surface apparent, soyez sûr que le cancer progresse.
Pourquoi est-il aussi difficile de parler librement ?
Parce que, dès qu’on tient un certain discours, on est immédiatement classé, étiqueté, de façon péjorative. Les Français sont pourtant réputés pour leur sens critique, mais ils semblent, dans ce cas, avoir perdu tout discernement. La plupart des gens sont prisonniers de l’opinion, de l’idéologie. Quand donc aurons-nous le courage de nous exprimer en toute liberté ? Jésus nous a pourtant dit : « La vérité vous rendra libres. » Le problème des musulmans et des partisans du dialogue interreligieux est leur refus de reconnaître que l’islam est confronté à un vrai et vaste problème. Sans une réforme radicale de l’islam, nous allons vers une confrontation, pour ne pas dire une déflagration. Je pense même que c’est imminent et que l’Occident est au bord de la guerre civile. On ne peut indéfiniment — ni impunément — tricher avec la vérité. De plus, Nostra aetate n’a jamais demandé de dialoguer “avec l’islam”, mais de créer des relations avec les musulmans : il n’y a en effet pas de convergence possible entre les doctrines, mais des liens constructifs souhaitables entre des personnes. [...]
Pourquoi les responsables musulmans ont-ils tant de mal à parler, avec franchise, de tout cela et des dérives de certains de leurs coreligionnaires ?
Parce que, précisément, l’islam a opté, il y a déjà dix siècles, pour la ligne dure. Parce qu’il est très difficile aux musulmans — pour ne pas dire impossible — de faire marche arrière, quelle que soit la bonne volonté qui les anime. Les points de blocage sont nombreux. Par exemple, renoncer au projet de califat mondial, qui est préconisé non seulement par les islamistes, notamment les Frères musulmans (l’UOIF en France), mais aussi par l’islam tout court. Autre blocage : ouvrir l’islam à la pensée critique. C’est impossible pour les musulmans : cela leur est interdit, depuis dix siècles, par la décision de “fermer la porte de l’ijtihad” (“renouveau”, “effort intellectuel” afin de moderniser la lecture du Coran). [...]
Pensez-vous l’islam compatible avec la démocratie, avec la laïcité ?
Non. Les islamistes utilisent la démocratie pour la tuer. Pour eux, les lois d’Allah (la charia) sont supérieures à celles des humains. Pour la majorité des musulmans, le Coran n’est pas discutable : il émane d’Allah et il est au ciel auprès du Trône, posé sur la Table gardée, depuis le début de la Création. La ségrégation envers les infidèles et les femmes est inscrite dans les versets coraniques et les hadiths, ce qui nous permet d’affirmer que ce n’est pas demain que la démocratie, la liberté de conscience et de religion seront des sujets d’actualité dans le monde arabo-islamique, ni même en France. L’islam régente tous les aspects de la vie de l’individu du berceau à sa tombe. Il n’est pas libre de penser ou de décider par lui-même en dehors de la charia et s’il le fait, il se met en dehors de l’oumma (la communauté-nation islamique). Il sait aussi ce qui l’attend : l’enfer sur terre et dans l’au-delà. On est loin des droits de l’homme, du libre arbitre augustinien, de la laïcité et de la démocratie. [...]"
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