viernes, 20 de octubre de 2017

Le communisme n’est pas mort: 100 ans de communisme : témoignages et décryptages d’hier à aujourd’hui


1917-2017 : Communisme – 100 ans de persécutions visibles et cachées



Octobre 1917 : Les bolcheviks menés par Lénine et Trotsky, après l’abdication du tsar Nicolas II en mars de la même année, prennent le pouvoir en Russie, marquant le début du communisme.
100 millions de morts : devoir de mémoire, devoir de justice

Octobre 1917-octobre 2017. 100 ans plus tard, que reste-t-il du communisme dans le monde ? Est-il arrivé au bout de sa conquête du monde ou n’est-il plus qu’un vestige, tout juste bon à orner les livres d’histoire ?
Le groupe catholique Salon beige organisait samedi 14 octobre un colloque retraçant les origines du communisme et son impact sur les peuples au fil du temps.
Parmi les différents intervenants, le président de Salon beige, journaliste et écrivain, Guillaume de Thieulloy, a introduit ce colloque. « 100 ans, 100 millions de morts au minimum. Le moins qu’on puisse faire avec ce colloque était de se souvenir de ces victimes, mais pour réclamer aussi un procès du communisme, non pas un Nuremberg du communisme, où les staliniens sanctionnent les bourreaux nazis. Nous réclamons toujours un procès du communisme, car il n’est pas normal que ce totalitarisme sanglant soit encore l’objet de complaisance, voire de complicité de la part de tant d’intellectuels en France et en Occident en général. Nous réclamons une condamnation claire de l’ensemble de l’opinion publique contre cette monstruosité totalitaire. Ce n’est pas seulement un devoir de mémoire, c’est aussi un devoir de justice, car il faut le rappeler, le communisme tue toujours et opprime toujours… Un cinquième de la planète vit toujours sous l’oppression du communisme et il y a encore des millions de personnes en camps de concentration. Il n’est pas normal que nous restions silencieux devant ce fait. »
Selon Guillaume de Thieulloy, « le communisme n’est pas mort » en France et vit encore à travers les comportements et affinités de nombre d’Occidentaux. Rappelant la présence d’un syndicalisme « de lutte des classes » qui défend l’idéologie marxiste-léniniste, il évoque aussi les très récentes élections présidentielles de 2017, comparant ainsi : « Imaginez, une élection présidentielle où il y aurait, ne serait-ce qu’un candidat se réclamant du nazisme ? Personne ne pourrait supporter cela ! Comment supporte-t-on que trois candidats aux élections présidentielles, dont un, ce qui n’est pas négligeable, a fait plus de 10 % des voix, se réclament encore et toujours du communisme ? ». Mais Guillaume de Thieulloy va plus loin dans son argumentaire, arguant de mutations profondes du communisme, qui, tel un virus pénétrant les cellules pour s’y installer sur le long terme, a généré de profondes incidences sur les comportements socio-culturels et affectifs des populations occidentales : « La lutte des classes n’est plus tellement à la mode, mais la lutte des sexes, la lutte des races avec l’anti-racisme, le multiculturalisme, le féminisme radical… ce sont tous des mutations du communisme ».
La révolution bolchevik, fille de la Révolution française
Stéphane Buffetaut, ancien député européen, a présenté les racines de l’idéologie communiste et démontré le lien intime existant entre la Révolution française et la révolution bolchevik. Par là-même, arguant de cette filiation, il dénonce les complaisances, voire les complicités des politiques français pendant ce siècle envers les atrocités du communisme.
La mort de Staline en 1953 fut un événement qui libéra la parole et les pensées de nombres de philosophes et politiques français. Si, à cette époque, les hommages provenant de membres du PCF (Parti Communiste français) pouvaient encore se comprendre, ceux venant de l’intelligentsia française de tous bords peuvent laisser songeurs. Ainsi, Edgard Faure (1908-1988), homme d’État de la IVe République, ancien ministre des présidents De Gaulle et Pompidou et président du Sénat, s’exprimait pourtant ainsi : « Parmi les grands dictateurs du monde moderne, Staline paraissait être le seul à avoir résisté au péril de la griserie, la mégalomanie, l’hystérie. Il paraît certain que Staline frappait ses interlocuteurs par ses qualités spéciales de sang-froid, de tranquillité, de simplicité et d’aisance, comparables typiquement à celles d’un propriétaire rural qui détient son exploitation… » Cet aveuglement, selon M. Buffetaut, de l’intelligentsia française, pourrait être imputable entre autres à la mémoire des 26 millions de Russes morts dans la guerre contre l’Allemagne nazie, créant une ambiance favorable à la Russie communiste.
Seulement, cette complaisance a duré et dure encore. Lors de la prise de pouvoir de Pol Pot à Phnom Penh en 1975, le journal Le Monde titrait en première page : « Phnom Penh libéré ! »
Selon Stéphane Buffetaut, si ces millions de morts constituent une première abomination, le silence des intellectuels français, même venant des partis ou journalistes de droite, en est une deuxième, pourtant explicable : « Le mythe fondateur de la République française est la révolution. Or, celle-ci est la matrice de toutes les révolutions modernes. Lénine y a fait souvent référence. En 1905, lors du troisième congrès du parti ouvrier social-démocrate, il avait déclaré : ‘Si nous nous emparions de Petersbourg et guillotinions Nicolas, nous devrions faire face à plusieurs Vendées’ ! Marx s’en rendait parfaitement compte lorsqu’en 1848, il évoquait les Jacobins : ‘La Terreur de 1793 n’est que le procédé plébéien pour en finir avec l’absolutisme et la contre-révolution’. ‘Si la Révolution arrive à une victoire décisive’, continue Lénine, ‘nous règlerons le tsarisme à la fois à la manière jacobine’, ou, si vous le préférez, à la plébéienne. Dans la Pravda, deux mois avant le coup de force d’octobre 1917, Lénine dit : ‘Les historiens de la bourgeoisie voient dans le jacobinisme comme une décadence, les historiens du prolétariat voient dans le jacobinisme l’un des points culminants les plus élevés atteints par une classe opprimée dans la lutte pour son émancipation. Les Jacobins ont donné à la France le meilleur exemple des procédés démocratiques. »
Dernière citation, non des moindres, témoignant du lien entre les deux révolutions, mais assimilant la violence de la Terreur à un bien pour le peuple, idéologie contemporaine, celle de Robespierre en février 1794, puis celle de Lénine : «  La Terreur n’est autre chose que la justice, prompte, sévère, inflexible. Elle est donc une émanation de la vertu ; elle est moins un principe particulier qu’une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux plus pressants besoins de la patrie ». Il précisait aussi que « si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution, est à la fois la vertu et la terreur : la vertu, sans laquelle la Terreur est funeste, et la Terreur sans laquelle la vertu est impuissante. »
Par là-même, s’opposer à la Révolution, c’est donc s’opposer à la vertu et à la morale, et donc être immoral.
Stéphane Buffetaut en arrive donc à la conclusion suivante : « Je pense que la mansuétude des intellectuels français à l’égard de Lénine ainsi que de ses successeurs, est due au fait que si on condamne la révolution bolchevik, on condamne la Révolution française ! Et si on condamne la Révolution française, on détruit le mythe fondateur de la République française. Et ça, c’est la nuit et le jour. Et ceci, même les hommes politiques de droite n’osent pas le faire. »
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