sábado, 19 de agosto de 2017
L'État islamique poursuit une guerre de conquête sur le plan local et une stratégie de terreur sur le plan international.
La stratégie territoriale de l’État islamique : un califat sans frontière
Par Edern de Barros.
En octobre 2006, le Conseil consultatif des Moudjahidine en Irak, issu de la coalition de mouvements djihadistes pilotés par Al-Qaida en Irak, proclame la création de l’État islamique en Irak (EII).
Il devient en avril 2013 l’état islamique en Irak et au Levant (EIIL) comme pour signifier l’unification de la Syrie et de l’Irak sous son contrôle. En 2007, Al-Qaida en Irak disparait, son chef ayant prêté allégeance à l’EIIL. En juin 2014, l’EIIL annonce le rétablissement du califat, et Abou Bakr Al-Bagdadi, un combattant salafiste djihadiste actif dans les différentes organisations d’alors, s’arroge le titre spirituel et temporel de calife, héritier ou successeur du Prophète Mahomet sous le nom d’Ibrahim. L’organisation prend dès lors le nom d’État islamique (EI).
L’absence de référence géographique dans la nouvelle nomination de l’organisation annonce ainsi ses intentions : elle se présente comme un État salafiste djihadiste sans frontière et de droit divin.
Pour autant, l’EI poursuit une stratégie qui s’inscrit dans une réalité territoriale, à la différence du djihadisme global d’Al-Qaida. C’est cette stratégie d’implantation, sur les terres mésopotamienne et syrienne de l’ancien califat abbasside qu’elle prétend restaurer, qui fonde d’abord sa puissance actuelle. En outre, la politique de conquête locale s’accompagne d’une stratégie de déstabilisation des cibles plus lointaines au moyen d’attentats et de propagandes numériques. L’EI poursuit ainsi une politique de guerre totale à la fois sur le terrain local par la conquête, mais aussi à l’échelle internationale par les armes de la terreur et de la division.
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