sábado, 12 de noviembre de 2016

France - L’effet Trump :un gouffre s’ouvre sous les pieds des candidats de la primaire de la droite et du centre


L’effet Trump : le sondage qui montre le gouffre qui s’ouvre sous les pieds des candidats de la primaire de la droite et du centre

L'élection de Donald Trump a provoqué des réactions très contrastées au sein des Républicains, révélant des tensions qui laissent présager certains retournements lors des mois à venir.

Atlantico : Depuis l'élection de Donald Trump, plusieurs ténors de la droite comme Dominique de Villepin ou encore Edouard Balladur ont exprimé leurs doutes quant à la primaire de la droite et du centre. Dans une enquête Harris Interactive pour Atlantico, 64% des Français pensent qu'une surprise en 2017 serait une bonne chose. En quoi selon vous cela peut-il rebattre les cartes à droite ?
>>> Lire le sondage ici : L'effet Trump : pour 62% des Français, une surprise à l'élection de 2017 (et 64% pensent que ce serait souhaitable)

Jean Petaux : Pour parfaitement respectables que sont les ténors de la droite que vous citez et qui ont occupé les plus hautes fonctions existant en France en matière de responsabilités politiques (tous les deux ont été Premier ministre deux ans au moins), ce n’est pas leur faire injure que de rappeler qu’ils sont tous les deux des "has been".

Leur opinion, pour intéressante qu’elle soit, concerne plus les mémorialistes que les analystes politiques. Pour ce qui est de la "surprise" appelée largement de leurs vœux par une majorité des sondés (64%), il faut faire la part entre plusieurs éléments parmi les répondants. Ceux-ci peuvent avoir, pour partie, envie de "jouer la cote" dans leur réponse. Autrement dit : "je dis que je souhaite l’improbable parce que si cette hypothèse devient réalité j’aurais eu raison avant tout le monde". Outre le surcroît d’estime de soi (par rapport aux autres) que cela peut engendrer, il y a aussi la reconnaissance d’avoir eu raison contre le "main stream".

Choisir la surprise en 2017, c’est aussi espérer en de nouvelles configurations qui peuvent se résumer ainsi : "Sortons les sortants" et "Du passé faisons table rase !"… Il se peut alors que les Français provoquent eux-mêmes la crise consécutivement à une surprise. L’exemple de la dissolution de 1997 est tout à fait significatif de cela.

Jean-Daniel Lévy : Cette donnée est nouvelle pour les acteurs politiques de la droite. La partie de l'électorat qui est la plus encline à souhaiter une surprise est la frange issue des catégories les plus populaires. Cela correspond en partie à l'électorat de Nicolas Sarkozy qui aujourd'hui ne s'est pas encore manifestée mais qui en même temps souhaite la victoire de Nicolas Sarkozy sans pour se mettre en avant aujourd'hui. C'est donc une dimension qui peut être très favorable à l'ancien président.

A contrario, l'idée qu'Alain Juppé puisse gagner la présidentielle est importante, et son électorat n'est pas celui qui souhaite une surprise, donc d'une certain façon, ce sondage lui est défavorable.

Quand à Bruno Le Maire qui insiste sur la question du renouvellement, son problème est que, pour le coup, s'il est bien perçu sur ce point, il ne l'est pas sur son contenu politique, que les gens n'ont pas encore identifié. C'est une difficulté à laquelle il est confronté. Quant à François Fillon, il a le même problème qu'Alain Juppé malgré une vraie progression ces derniers temps, en ce que son électorat n'est pas celui qui souhaite le plus une certaine forme de surprise, même si d'une certaine façon son élection en constituerait vraiment une.

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