par Christian Vanneste
« A plat » qu’il a dit… Le Premier Ministre a dit qu’il qu’il fallait remettre la fiscalité à plat. On a du mal à en croire ses oreilles.
Voilà quelqu’un qui a fait de la politique son « métier » depuis de longues années, quelqu’un qui a été longtemps député et Maire d’une grande ville, quelqu’un qui fut le président du groupe socialiste de l’Assemblée, quelqu’un qui, enfin, militant d’un parti champion de la dépense publique, applique, depuis 18 mois, une politique forcenée de pression fiscale au nom de la justice sociale en s’appuyant sur la légitimité de celui qui a été élu pour ça, et c’est ce quelqu’un qui vient aujourd’hui avouer que notre système fiscal est mauvais, trop lourd et trop complexe, comme si les manifestations étaient venues lui apporter une révélation que son expérience politique lui avait traîtreusement cachée.
Il y a dans ce chemin de Damas un triple aveu :
- d’abord celui d’avoir mis en oeuvre une politique absurde après avoir été élu au nom des idées qui l’inspirent,
- ensuite de n’assurer, en tant que Premier Ministre, que la gestion superficielle et éphémère d’un système technocratique qui a sa propre vie,
- enfin de n’avoir, on s’en était aperçu, qu’une compétence très limitée sur ces sujets.
Bref, pour justifier la suspension de la désastreuse écotaxe, cette décision de l’urgence, on découvre que c’est le système entier qu’il faut réformer en profondeur.
On ne peut dire avec plus de clarté que c’est l’immédiateté des problèmes qui peut seule entraîner une prise de conscience plus lucide sur le long terme.
La question se pose seulement de savoir s’il s’agit d’une conversion sincère ou de la tentative désespérée d’un joueur acculé qui botte en touche, en se disant que le long terme est de toute façon au-delà de son mandat politique.
Dans le long terme, nous serons tous morts : sauvons les meubles des municipales et après moi le déluge…
L’Etat-Providence qui veut le bonheur de tous en puisant dans les poches de quelques-uns rend les gouvernants sympathiques jusqu’au moment où il demande à tous plus qu’il ne donne à quelques-uns : nous y sommes et la remise à plat passe par la destruction systématique de cette illusion mortelle.
On ne peut guère espérer qu’en France des socialistes, qui ont du mal à évoquer la social-démocratie sans tousser, soient capables de procéder aux réformes structurelles nécessaires à une véritable remise à plat.
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