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sábado, 2 de noviembre de 2013

France: Le Front National, en l’état actuel des choses, n’incarne pas une réponse aux difficultés graves que connait le pays





L’article que j’ai consacré au Front National a conduit à un flot de commentaire tel que je n’ai pu répondre à chacun. Je procèderai donc à une réponse globale.

J’ai expliqué ce qui me séparait du Front National. Je n’ai pas dit que le Front National était un parti antisémite : j’ai dit qu’il restait des antisémites au Front National, ce qui est très différent : il y a encore davantage d’antisémites au Front National que dans d’autres partis parce que le Front National vient de l’extrême droite et inclut des catholiques intégristes. C’est, cela dit, un parti qui a évolué et continue à évoluer, et qu’on ne peut plus classer aujourd’hui à l’extrême droite sans commettre un abus de langage et sans viser à côté de la cible.

Je n’ai, d’une même façon, jamais dit que le peuple français était antisémite : ce genre d’affirmation globalisante serait absurde. J’ai dit qu’il y avait de l’antisémitisme en France, et qu’il y avait eu des périodes où cet antisémitisme avait été particulièrement virulent.

Je n’ai cessé d’écrire que l’antisémitisme en France aujourd’hui est surtout un antisémitisme islamique et que l’antisionisme présent à l’extrême gauche n’était qu’un masque derrière lequel avançait l’antisémitisme islamique et ses compagnons de route.

Des gens très douteux à la gauche de la gauche

J’ai dit qu’il y avait des gens douteux au Front National en visant les antisémites et les racistes qui y sont encore, mais je n’ignore bien sûr pas qu’il existe des gens très douteux sur tout l’échiquier politique français, et tout particulièrement à la gauche de la gauche où les léninistes, les ex maoïstes, les admirateurs des frères Castro ou du défunt Hugo Chavez abondent, sans parler des admirateurs de Mahmoud Abbas.

J’ai expliqué en quoi les politiques ineptes menées par le gouvernement socialiste aujourd’hui ou par l’UMP et Nicolas Sarkozy hier avaient fait le lit du Front National et conduit où nous en sommes. J’ai dit que, sans voter comme eux, je comprenais les électeurs du Front National. Dans le contexte français actuel, je ne peux voter pour personne. Je pourrais voter pour un candidat libéral et conservateur au sens américain du terme. Ce candidat n’existe pas, et il n’existera pas, je pense.

La situation politique, économique, sociale, culturelle dans laquelle se trouve la France aujourd’hui est le fruit de certains traits de son histoire, traits qui remontent au temps de la Révolution française. Elle est aussi le fruit des effets de la construction européenne et, surtout, le fruit d’une emprise intellectuelle sur le pays qui a largement broyé l’aptitude à comprendre le monde tel qu’il fonctionne aujourd’hui, l’économie et la géopolitique du vingt-et-unième siècle. Des pans entiers de la pensée ont été éliminés ou marginalisés : nous sommes face aux conséquences.

Le programme du Front National, que j’ai lu, en détail, comporte des éléments très positifs, dignes d’un parti conservateur : la nécessité d’accroître le nombre de prisons, par exemple, le retour à une plus grande sévérité des peines pour les criminels, un recours à la tolérance zéro non pas pour les automobilistes comme aujourd’hui (idée sarkozyste inepte), mais pour les auteurs de crimes et délits, l’affirmation d’un retour à un enseignement chronologique de l’histoire et à un enseignement des valeurs propres à la civilisation occidentale, une volonté de limiter les flux migratoires et de lutter plus fermement contre l’immigration illégale.

Il n’en est pas moins marqué aussi, lorsqu’il traite d’économie en particulier, par des orientations bien plus discutables et potentiellement délétères.


La mondialisation est un fait, et non pas une option politique

Décrire la mondialisation comme cela est fait et la confondre avec une doctrine « mondialiste » équivaut à ignorer que la mondialisation est un fait, et non pas une option politique : nous sommes à l’âge d’internet, de la dématérialisation de la valeur, de la monnaie et des transactions financières, des entreprises transnationales, et il n’y a pas de retour en arrière possible.

Envisager de se retrancher de la mondialisation derrière des barrières protectionnistes est une réponse suicidaire aux défis présents : tout pays qui se retrancherait serait contourné par les flux du commerce mondial qui continueraient intacts, et subirait des conséquences lourdes débouchant sur une perte de compétitivité à une baisse générale du niveau de vie.

Consternant que des gens puissent envisager un retour au protectionnisme

Cela fera bientôt deux cent cinquante ans que des économistes ont expliqué les dangers du protectionnisme et ce qu’apportent le libre échange et la liberté d’entreprendre. Il faudrait bien plus que ces quelques lignes pour reprendre leurs démonstrations, mais il me semble consternant que des gens puissent envisager un retour au protectionnisme aujourd’hui. Il me semble particulièrement consternant qu’on puisse laisser entendre que le protectionnisme sauverait des emplois : le monde développé est à l’ère post-industrielle, donc à l’heure où on fait fabriquer ailleurs ce qu’il coûte moins cher de faire fabriquer ailleurs et où la valeur ajoutée qui crée des emplois dans le monde développé vient du capital humain et intellectuel, et des services apportés aux vecteurs de capital humain et intellectuel. Les idées protectionnistes sont une façon d’entériner et d’accroître les retards immenses pris par toute l’Europe en termes de passage à l’ère post-industrielle (le drame n’est pas qu’un ouvrier français soit en concurrence avec un ouvrier polonais ou chinois, mais que cet ouvrier n’ait pas reçu une formation lui ayant permis de se reconvertir vers un secteur n’impliquant pas la fabrication d’objets matériels).

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