martes, 20 de marzo de 2018

Le premier modèle dont il s’est réclamé Poutine était Pierre le Grand


Hélène Carrère d’Encausse : un autre regard sur la Russie de Poutine



Difficile de trouver en ce moment dans nos médias un commentaire, un mot, une tendance favorable ou au minimum objectif à propos de Poutine. Julien Rochedy ne s'y est pas trompé et illustre ce phénomène avec humour :


Poutine il est méchant.

C'est bon je peux être un expert de politique internationale invité sur tous les plateaux ?— Julien Rochedy (@JRochedy) 18 mars 2018


Heureusement, Vincent Trémolet de Vilers vient de publier pour le Figaro une longue et passionnante interview d'Hélène Carrère d'Encausse qui offre (enfin) une autre perspective. 

Voici quelques phrases importantes :


"(...) L’immensité de l’espace russe (17 millions de kilomètres carrés) fait que la préoccupation première du pouvoir russe est de s’imposer à la totalité de cet espace et d’une population multiethnique et multiculturelle difficile à rassembler."

"Pour accomplir ces tâches immenses, puis pour reconstruire l’ensemble russe et l’État et les maintenir ensuite, il fallait un pouvoir fort, autoritaire."

"Il manifeste peu de sympathie pour Lénine dont il n’a même pas inauguré l’exposition lors du centenaire de la révolution. Il se réclame en revanche clairement et toujours du passé impérial."

"Vladimir Poutine entendait alors coopérer avec l’Union européenne et il a soutenu la création de quatre espaces de coopération – économie, recherche, justice et sécurité, sécurité extérieure – qui ouvraient de vastes perspectives au développement des relations Europe-Russie. De même, il a envisagé une participation de son pays à l’Otan et, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, il a spontanément offert son aide aux États-Unis et leur a ouvert des moyens stratégiques de riposte."

"La question démographique joue un rôle décisif dans ses conceptions morales. Au début des années 2000, la natalité était toujours très basse et la mortalité, notamment masculine, alarmante. L’accent mis alors sur la famille, la mise en place d’une politique nataliste est une réponse à cette urgence, et c’est ce qui explique l’intolérance de Poutine et souvent de la société russe à l’égard des évolutions sociétales occidentales"

"Certes chaque Russe est favorable à la démocratie, mais ce qui le préoccupe d’abord, c’est de vivre mieux (...) Avec Poutine, les Russes espèrent éviter de nouvelles périodes de chaos."

"Ignorer la Russie, lui tourner le dos signifie pour l’Europe se couper de l’Asie, c’est-à-dire rester à l’écart du grand basculement géopolitique du XXIe siècle. Peut-être faut-il regarder les crises actuelles qui nous opposent à la Russie à la lumière de ce bouleversement. Et aussi juger le pouvoir autoritaire de Poutine non seulement à l’aune de nos critères, mais aussi en prenant en considération l’évolution spectaculaire du pouvoir en Chine, pays vers lequel la Russie tend à se tourner dès lors que l’Occident la repousse."

L'intégralité de l'interview : lesalonbeige.blogs.com

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