domingo, 11 de marzo de 2018

La Convention avait décidé « la dépopulation » et la destruction de la Vendée


Le 11 mars 1793 : la révolte de Machecoul éclate ainsi que dans plus de 100 paroisses de Vendée.

Carrier avait déclaré entre deux noyades :

« Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière »

Rappelons qu'il fit construire des bateaux à soupapes qui noyaient cent personnes à la fois et inventa les « mariages républicains » qui consistaient à ligoter ensemble un homme et une femme qu'on précipitait dans la Loire. On évalue ses victimes à 16 000 personnes. (*)

Depuis l'annonce de la conscription de 300 000 hommes pour aller combattre sur le front est, la région vendéenne est en proie à une agitation grandissante. Lorsque les patriotes en charge de la conscription, habillés en bleu, d'où leur surnom, arrivent à Machecoul, la population accueille les tirages au sort avec des fourches. Le conflit tourne à l'affrontement entre paysans et patriotes. En quelques jours, ce sont plusieurs villages, tels que Chemillé, Saint-Florent-le-Vieil, ou encore Tiffauges qui se rebellent. Les premiers morts se comptent surtout chez les "Bleus", lynchés par la population. Rapidement, cette dernière s'organise.


(*) François Marie Algoud dans Histoire de la volonté de perversion de l'intelligence et de mœurs, page 82




La mémoire de la Vendée

Par JEAN SÉVILLIA

Spécialiste des guerres de Vendée, Reynald Secher s'interroge sur le silence qui entoure encore le massacre de 1793-1794.

En mars dernier, Reynald Secher* , spécialiste des guerres de Vendée, auteur d'un ouvrage dont le titre déclencha en son temps une violente polémique (Le Génocide franco-français, PUF, 1986, rééd. Perrin, 2006), achève le manuscrit d'un nouveau livre. En parallèle, il travaille aux Archives nationales dans les dossiers du Comité de salut public, organisme qui gouvernait la France au temps de la Terreur. Au hasard d'un carton, l'historien tombe sur un lot de papiers signés Robespierre, Carnot ou Barère. Dans ces lettres, datées de 1793, les chefs révolutionnaires commandent explicitement de liquider la population vendéenne. Commentaire de Reynald Secher : «On n'avait jusqu'ici découvert aucun document permettant d'affirmer que les membres du Comité de salut public avaient donné des ordres précis et circonstanciés d'extermination. Ces documents, je les publie pour la première fois.» *

L'auteur a donc enrichi son travail avec les papiers exhumés. Le 21 brumaire an II [11 novembre 1793], Paris s'adresse «aux citoyens du peuple réunis à Rennes» : «Le Comité de salut public, chers collègues, a arrêté un plan vaste général tel que les brigands doivent disparaître en peu de temps non seulement de la Vendée mais de toute la surface de la République.» Quatre jours plus tard, l'avertissement est réitéré à l'intention du «citoyen Garnier représentant du peuple à Rennes» : «Les forces républicaines vont se dérouler avec un développement si terrible que bientôt non seulement la Vendée mais encore toute la surface du sol libre seront purgées des rebelles.» Le 27 frimaire an II [17 décembre 1793], c'est aux soldats de l'armée du nord que cette consigne est donnée : «Soldats de la liberté, la convention nationale vous appelle à l'honneur d'exterminer les brigands fugitifs de la Vendée.»

* Vendée: du génocide au mémoricide, préface de Gilles-William Goldnadel, postfaces d'Hélène Piralian et de Stéphane Courtois / Le Génocide franco-français, PUF, 1986, rééd. Perrin, 2006

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