domingo, 20 de diciembre de 2015

Le procureur de Calais : "Une impression de guérilla urbaine... d’une organisation quasi militaire... tout était soigneusement préparé"

A Calais, tentative massive d’intrusion dans le tunnel sous la Manche



Mais tout va bien madame la Marquise dans les salons parisiens et sous les ors de la place Beauvau!

La vérité du terrain :


"« Une impression de guérilla urbaine. » Jeudi 17 décembre dans la soirée, le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Jean-Pierre Valensi, exprimait sa stupéfaction devant les scènes auxquelles il avait assisté par hasard, en début d’après-midi : des centaines de migrants à l’assaut du tunnel sous la Manche, mais cette fois au milieu de la journée, et en bien plus grand nombre que lors d’épisodes précédents – « un millier », selon M. Valensi. « J’avais une réunion à Calais, je passais par là et me suis arrêté pour essayer de comprendre ce qui se passait. J’ai eu l’impression d’une organisation quasi militaire, par petits groupes, comme si tout était soigneusement préparé. »

Le jeudi, le trafic routier est conséquent. « Plus encore en ce moment, selon Philippe Wannesson, blogueur spécialisé sur le sujet,car à l’approche de Noël les bouchons sont importants près des zones commerciales, ce qui favorise les intrusions dans les camions. »

Les groupes ont commencé à se former vers 14 heures. « J’ai senti qu’il se préparait quelque chose, raconte Bruno Deprez, directeur du magasin But, aux abords de l’autoroute A16. D’habitude, ils ne sont pas aussi nombreux en pleine journée. J’avais vu une attaque équivalente cet été, avec l’hélico, on se croyait aussi en guerre civile… » La police s’est organisée très vite mais, sur ce terrain étendu et vallonné, a été confrontée à un cas de figure inédit : des réfugiés progressant simultanément par grappes étalées sur un front mobile d’un kilomètre, le long de l’A16. L’autoroute a dû être coupée deux heures à la circulation, dans les deux sens.

La veille déjà, la tension avait grimpé, cette fois à l’entrée du port, des migrants sprintant sur les voies rapides près du centre hospitalier, sous le regard des enfants de l’école maternelle Beaumarais. Jeudi, ce sont les enfants de l’école maternelle du Fort Nieulay qui ont senti fortement les effluves de gaz lacrymogènes utilisés massivement par les forces de l’ordre. De quoi faire fuir aussi les rares clients des centres commerciaux. « A l’approche de Noël, c’est une catastrophe pour nous, constatait M. Deprez. Les gens n’osent plus faire leurs courses dans ce secteur. Le moindre déplacement, qui prenait encore cinq minutes, il y a six mois, peut durer 30 à 45 minutes maintenant. J’ai un fils handicapé, je ne sais jamais à quelle heure il va pouvoir rentrer. »

La secrétaire de M. Deprez, Delphine Bélot, montre sur son smartphone les photos de son jardin aux grillages défoncés, dévasté par les passages de réfugiés, non loin d’un café routier. « Mes enfants sont terrifiés. Ce midi, j’ai encore dû chasser de mon jardin trois migrants prêts à s’introduire chez moi. »

Le procureur Valensi s’est senti simple spectateur impuissant jeudi :
« Je suis resté car si des arrestations avaient eu lieu, j’aurais été concerné. Mais il n’y en a eu aucune. Impossible, car, comme vous l’avez constaté, ces groupes de migrants se déplacent vite, on ne sait pas qui lance des pierres, et surtout nous n’avons pas de preuves car les policiers ne sont pas équipés de vidéos. »

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