domingo, 20 de septiembre de 2015

Dans la langue française, le mot “même” veut dire “identique”. Chrétiens et musulmans ont-ils une vision identique du Dieu unique ?


Dieu des chrétiens, Dieu des musulmans



Le Rouge et le Noir propose à ses lecteurs le livre "Dieu des chrétiens, Dieu des musulmans", écrit par le Père François Jourdan, spécialiste de l'islam, pour démystifier certaines formules ambigües employées par certains chrétiens qui souhaitent fraterniser avec l'islam sans le connaître.

"[L]e Père Jourdan examine notamment la proposition « Nous avons le même Dieu » en se penchant sur la signification du mot « même ». Il introduit de la clarté en rappelant que ce terme a deux sens : unique et identique. « Bien sûr, écrit-il, selon les religions strictement monothéistes que nous sommes, c’est forcément le même [Dieu], algébriquement, puisque nous croyons qu’il n’y en a qu’un. Pourtant, dans la langue française, le mot “même” veut dire “identique”. Chrétiens et musulmans ont-ils une vision identique du Dieu unique ? Telle devient la question sous-jacente à l’expression piège de “même Dieu”. Là, nous ne nous retrouvons plus. Il ne suffit plus de se déclarer monothéistes ». Et de citer le cardinal Robert Coffy qui rappelait qu’« on ne peut dire qu’il y a identification entre Allah et Dieu qui s’est révélé en Jésus-Christ et qui est Père, Fils et Esprit-Saint ». (p.33)[...]

On sait que, dans la sphère médiatique et politique, la référence à l’histoire récente ou lointaine est omniprésente. Bien évidemment, c’est une histoire souvent réinterprétée pour les besoins de la cause. C’est ainsi que, pour montrer que l’harmonie entre les communautés est possible, « on fait souvent référence à l’Andalousie de l’Espagne musulmane, aux alentours du premier millénaire, comme cas exemplaire de convivialité entre les trois religions monothéistes »

Le Père Jourdan cite Dalil Boubakeur, le recteur de la mosquée de Paris, selon lequel
« l’Andalousie, lorsqu’elle était musulmane était l’exemple parfait d’une époque au cours de laquelle coexistaient pacifiquement les trois religions du Livre »

Si l’auteur de Dieu des chrétiens, Dieu des musulmans reconnaît bien volontiers que c’était effectivement le cas sous Abdrrahmane III (mort en 961), il rappelle aussi que cela ne doit pas masquer tous les faits qui vont à l’encontre de cette coexistence pacifique : 
« le martyre des chrétiens de Cordoue, lors des persécutions des années 850 contre ceux qui refusaient l’islamisation ; l’internement de tout le clergé de Cordoue pendant plusieurs mois ; la rigueur du grand intellectuel Ibn Hazm de Cordoue (994-1064) contre les juifs et les chrétiens ; le massacre des juifs de Grenade en 1066 ; l’expulsion des mozarabes (chrétiens arabisés) en 1120 ; l’intolérance de dynasties berbères, les Almoravides et les Almohades, avec leurs déportations à répétition ; l’interdiction de construire des églises, l’enterrement d’Averroès avec ses livres en 1198 ; la fuite du grand penseur juif du Moyen Âge Maïmonide, forcé de se convertir à l’islam et mort au Caire en 1204 ; l’exil du grand mystique andalou Ibn ‘Arabî, mort à Damas en 1240... Sans parler des exactions guerrières de la conquête islamique, puis de la reconquista chrétienne qui ont duré des siècles chacune ». (p.60,61).[...]


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