viernes, 17 de julio de 2015

Le planning familial reconnaît fournir des organes de fœtus avortés à des laboratoires


Et avec ça ? Un foie de foetus ?





https://www.youtube.com/watch?v=jjxwVuozMnU

Il y a donc cette vidéo, vidéo que j'ai croisée et évoquée en début de semaine, et dont Le Figaro a fait une présentation factuelle mercredi dernier. Sur cette vidéo, une haute responsable du Planning Familial américain détaille la pratique consistant à fournir des laboratoires en organes de fœtus. Pas peu fière, elle explique ainsi notamment qu'ils sont "devenus très bons pour attraper les cœurs, les poumons, les foies, parce que nous savons, et nous essayons de ne pas écraser ces parties du corps". Quel adorable savoir-faire.

Face à cela, la réponse du Planning Familial, aimablement relayée par tout ce que le web compte de relativisme éthique, explique que la pratique est légale, qu'il s'agit de don d'organes. Ainsi en France, Rue89 relaie un article du New York Magazine, dont le titre "What to Say to Your Crazy Relative Who Shares the Latest Anti–Planned Parenthood Video" dit assez le mépris dont il est convenu d'abreuver ceux qui auraient eu l'insanité d'esprit de relayer cette vidéo. De fait, petit magazine, I'm one of these crazy people. Et je vais t'expliquer pourquoi.

Car en quoi consiste tant la brève de Rue89 que l'article du New York Magazine ? A citer la défense du Planning Familial US, et à s'en satisfaire. N'étant pas connaisseur de la législation américaine en la matière, je m'abstiendrai d'apprécier la légalité de la pratique. Alors, admettons pour les besoins du raisonnement que la pratique soit légale. Je noterais toutefois deux choses : d'une part que le Dr Nucatola, dans la video, laisse elle-même clairement entendre qu'il faut solliciter quelque peu l'interprétation des textes pour s'y juger conforme et, d'autre part, que le fait qu'une pratique soit légale n'a jamais épuisé le débat moral. Il arrive fréquemment que des pratiques moralement dégueulasses soient pour autant légales.

Ce qui est sidérant dans cette affaire, c'est de constater que, parce que le mot même d'avortement émerge dans le débat, les questionnements éthiques sont proscrits. Ne vous permettez donc pas de vous interroger sur le bien-fondé éthique de la pratique du Planning (pas plus que sur son inspiration) : le Planning a dit que c'était en accord avec ses plus hauts standards éthiques et moraux, fermez donc le ban, pas de discussion. Vous êtes invités à faire taire votre raison critique. Parce que l'on frémit à l'idée que l'avortement lui-même, soutenu par plus des trois quart de la population - et dont on vient d'apprendre que la pratique est en hausse - puisse être remis en cause. Il y a des pratiques qu'il n'est pas convenable de remettre en cause. Des tabous.

Pas de discussion et, puisque donc ce tabou est en jeu, des militants de gauche se font soudain les meilleurs amis des labos pharmaceutiques, américains de surcroît, dont chacun connaît l'absolue rectitude morale. A quoi ça tient, finalement...

Il y a donc cette info : le planning familial reconnaît fournir des organes de fœtus avortés à des laboratoires. Notez que je ne dis rien là que de très factuel : c'est leur communiqué de presse, c'est leur défense, c'est admis.

Rien que cela devrait déjà susciter pour le moins un peu d'interrogation.

Mais si l'on creuse un peu, que nous dit-elle et qu'apprend-on ?

  1. Que le Planning Familial US bénéficie d'une intégration verticale exemplaire, depuis le conseil aux femmes enceintes jusqu'à la valorisation des déchets... mais que cette intégration verticale n'est pas, par elle-m
  2. Que le Panning Familial US s'organise en amont avec des laboratoires pour assurer l'approvisionnement en organes. Il s'enquiert des besoins des laboratoires et se fait fort de leur fournir les organes convoités. Nous parlons bien d'organes : manifestement, il est malséant d'employer ce terme et l'on préférera le mot "tissus", qui est plus joli et nous ferait presque penser à de la soierie. En l'occurrence, il s'agit bien d'extraire des bouts de fœtus : des bras, des jambes, des cœurs, des foies...
  3. Qu'il ne s'agit même pas de faire avec le résultat de l'avortement, mais d'organiser l'avortement à cette fin;
  4. Qu'il conviendrait d'analyser la pratique comme un don d'organes. Excusez ma brusquerie, surtout après le déjeuner et sachant que l'homme moderne a la tripe sensible, mais il me semble que c'est le seul cas dans lequel on tue le donneur ((navré, j'ai bien pensé à employer une périphrase, "ôter la vie", "prendre la vie", "mettre un terme", mais il fait trop chaud.)). Sans vouloir être excessivement tatillon, pouvons-nous convenir que cela peut mériter un questionnement éthique ?
  5. Que le consentement de la mère est suffisant : au stade où nous en sommes, puisqu'on en a déjà dénié l'humanité du fœtus, pourquoi en effet ne pas considérer que ce que la mère donne, ce sont ses propres organes ? Même si c'est aberrant et contraire à la réalité. Même si, il m'a semblé comprendre, avec mon peu de connaissance en la matière, qu'elle garde bien tous les siens propres. Bref, le consentement de la partie concernée n'est absolument pas requis;
  6. Que des médecins ont orienté leur savoir-faire non pas pour l'intérêt de la mère (et ne parlons pas de l'enfant : restons convenables) mais dans l'intérêt des laboratoires. Ils apprennent ainsi à réaliser des avortements sous échographie pour, nous dit-on, savoir où poser les forceps et ne pas risquer d'abîmer les organes recherchés;
  7. Que ces médecins, lorsque cela est nécessaire, incitent le fœtus à changer de positionpour se présenter de manière plus convenable pour son démembrement. Pare qu'il vaut mieux qu'il se présente par le siège si l'on veut en extraire les jambes ou les organes inférieurs, ou par la tête, si ce sont les organes supérieurs que l'on convoite.

Mais ceci est conforme aux plus hauts standards éthiques du Planning Familial US.

Mais ces standards éthiques ne sont pas susceptibles de faire l'objet d'une discussion puisque le Planning est en lui-même le standard éthique du monde moderne, de sorte que vous voudrez bien vous abstenir de faire preuve d'esprit critique.

Mais celui qui est "crazy", dans ce monde, c'est moi.

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