jueves, 26 de marzo de 2015

La France peut au moins se vanter d'être en tête dans un domaine en Europe


La France championne d’Europe des naissances : les leçons du “où, qui, comment”

par Christophe Bergouignan

La France peut au moins se vanter d'être en tête dans un domaine en Europe : celui du dynamisme démographique. Avec un taux de fécondité de 1,99 enfant par femme, elle surpasse nettement ses voisins européens, eux, en chute libre.

- Atlantico : Le taux de fécondité français est-il homogène sur le territoire national, ou est-il tiré vers le haut par quelques régions plus "dynamiques" en la matière ?

- Christophe Bergouignan : Il n'y a pas de fortes variations de l’indice de fécondité entre les régions. La France, sur cette question, est plutôt un pays homogène. Les écarts de fécondité entre la France et les différents pays européens sont par exemple bien plus forts qu'entre les régions françaises. Après, il existe bien sûr des différences : l’indice de fécondité est plus élevé dans les Pays-de-la-Loire, le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et l'Ile-de-France. A l'inverse les régions du Sud-Ouest comme l'Aquitaine, Midi-Pyrénées ou Limousin ont des indices de fécondité un peu inférieurs à la moyenne nationale.


Ces différences régionales sont souvent assez anciennes. On peut presque y voir un facteur culturel. Les régions avec l’indice de fécondité le plus faible sont celle où le premier enfant vient le plus tard, et cela depuis assez longtemps. Le fait que ces différences régionales existent depuis longtemps a un impact sur les différences de composition par âge entre les régions. Il ne faut d’ailleurs pas confondre le taux de natalité qui dépend en partie de la composition par âge (à travers la part des personnes en âge de procréer) et l’indice de fécondité pour lequel cet effet est éliminé, mais qui en revanche peut sur le long terme influencer le vieillissement de la population. Cette influence peut parfois être supérieure à celle des mouvements migratoires d’une région à l’autre. C’est notamment vrai des régions avec de grandes métropoles comme l’Aquitaine ou Midi-Pyrénées où les dynamiques de Bordeaux et Toulouse compensent le vieillissement des territoires ruraux et des petites villes causé par les départs de jeunes et les arrivées de retraités.

- Le niveau social d'origine joue-t-il un rôle dans la fécondité comme on le pense habituellement ? A région similaire, y a-t-il des milieux qui font plus d'enfants ?

Il existe évidemment des disparités sociales, mais elles ne sont pas énormes. Classiquement, on les représente par une courbe en "J", indiquant que les plus modestes, et à un moindre degré les gens très aisés, sont ceux qui font le plus d'enfants. Cette vision est en partie vraie. Les plus modestes font un peu plus d'enfants que la moyenne, certes, mais pas tant que cela non plus. Il y a plutôt un phénomène de premier enfant beaucoup moins tardif dans ces milieux. A l'autre bout, un nombre d'enfants un peu plus important chez les plus aisés existe toujours, mais il faut relativiser le stéréotype de la "famille catholique très aisée avec de nombreux enfants" qui n'est pas si impactante que cela dans la réalité.

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