sábado, 26 de julio de 2014

Les trois clichés sur l’Ukraine des anciens soviétologues français...


« Les trois clichés sur l’Ukraine des anciens soviétologues français. Réponse à Hélène Carrère d’Encausse »

Par Michal Plizka


Depuis plusieurs jours ma conscience ne peut pas trouver sa tranquillité habituelle. Non en raison d’un forfait de ma part mais à cause de mon absence de réaction. Après avoir assisté au débat dans le cadre de la Soirée d’Ethique publique de la Faculté jésuite de Paris, avec la participation de Mme Helene Carrère d’Encausse et de M. Bertrand Dufourcq, animée par François Boedec. J’ai été proprement sidéré par les clichés nostalgiques répétés au cours de la soirée par les deux principaux intervenants.

C’est qui me frappe tout d’abord, c’est que les conférenciers invités, pour éclairer la crise ukrainienne, sont des spécialistes du monde russe ou bien soviétique, et de plus, ils partagent les mêmes opinions. La rencontre des personnes de mêmes convictions dès le départ, élimine le débat et est contradictoire à l’échange intellectuel propre au milieu académique. Paris est suffisamment riche pourtant en spécialistes du monde ukrainien, qui sont disponibles et ouverts pour un vrai échange d’arguments.

Le cliché géo-politique

Le débat a commencé par la justification des mots du président russe Vladimir Poutine parlant de la chute de l’URSS comme la plus grande catastrophe du XXième siècle. Selon l’avis de Mme Carrère d’Encausse, la fin d’un empire est toujours une catastrophe géopolitique. Telle était l’intention du président russe, parlant de la chute de l’URSS. De telles simplifications ne peuvent jamais être acceptées. Il faut toujours se souvenir, que l’URSS était un empire, désigné par l’adjectif de totalitaire. Totalitaire, entre autre, veut dire qu’il fut responsable de dizaines de millions des morts, que personne n’est susceptible de compter, ainsi que de dizaines de millions de consciences brisées. Il est juste ici, en tant qu’exemple, d’évoquer la question du génocide ukrainien, le Holodomor de l’année 1932-1933, visant à l’extermination du peuple ukrainien. Les paysans ukrainiens opposés à la collectivistation du régime stalinien ont dû payer un prix énorme. L’empire soviétique, pour faire céder les paysans ukrainiens, a provoqué une famine artificielle causant 5 millions de morts ukrainiens. Raphael Lemkim, l’auteur de la définition du génocide, adoptée par les Nations Unis en 1948, entend par ce terme un plan coordonné de multiplication des actes visant à détruire les fondements essentiels de la vie des groupes nationaux.

Probablement aujourd’hui le temps pour la reconnaissance du Holodomor comme un génocide, de la part de ces pays qui s’abstiennent encore de le faire (comme la France mais pas comme le Vatican), est arrivé.

La chute d’un empire s’attaquant à la dignité humaine n’est pas une catastrophe géopolitique mais traduit au contraire la justice et la normalisation géopolitique ! Le mot catastrophe a une connotation strictement négative et il est franchement malhonnête de décrire, ainsi que de justifier, par un tel mot la chute d’un empire, qui finalement a rendu la liberté aux peuples.
Le cliché historique


La deuxième question traitée de façon superficielle fut la question de la Crimée.

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Le cliché diplomatique

Ma troisième préoccupation concerne l’avis de Mme Carrère d’Encausse sur l’accord du 22 février 2014, négocié toute la nuit par le trio diplomatique Sikorski, Steinmeier, Fabius et le représentant russe V. Loukine. Selon elle, cet accord, fut « déchiré » par la foule demandant le départ du président Yanoukovytch. On peut être d’accord que cet accord a été déchiré, mais celui qui l’a déchiré, c’est son signataire lui-même, à savoir le président Yanoukovytch, en fuyant son pays. L’accord prévoyait l’adoption d’une loi restaurant la constitution de 2004 dans les 48 heures, et également, les signataires déclaraient leur volonté de créer un gouvernement d’unité nationale dans les 10 jours.


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