jueves, 17 de julio de 2014

L’Emir à la Rolex a donc refondé le Califat il y a une quinzaine de jours.


Le Califat, Daech et la question de l’Oumma



M. Al Baghdadi, dirigeant Daech (abréviation arabe de l’Etat islamique en Irak et au Levant, EIIL), désormais surnommé l’Emir à la Rolex sur les réseaux sociaux, a donc refondé le Califat il y a une quinzaine de jours.

Mardi 15 juillet, cette déclaration était déclarée « nulle et non avenue » par M. Abou Qatada, prédicateur principal d’Al Qaïda qui était souvent présenté comme l’ambassadeur de M. Ben Laden. Des choses se passent dans la nébuleuse islamiste, qui obéissent souvent à des logiques très étrangères aux extra-orientaux.

La déclaration savamment médiatisée de M. Al Baghdadi, prononcée au sein de la plus grande mosquée de Mossoul en Irak a sidéré une partie de l’opinion orientale. Se présenter à visage découvert, en public, pour annoncer la renaissance du Califat traduisait une assurance impressionnante. Le message était clair et sans discussion. Un nouvel « Etat » dit islamique semblait être créé par le groupe islamiste le plus radical que l’on connaisse à ce jour. Symboliquement, les guerriers de Daech détruisaient les murs de sable qui séparaient la Syrie de l’Irak.

Rapidement diffusées sur le réseau Twitter, ces images ont donné de la consistance au message et divers discours ou déclarations ont laissé penser qu’une administration islamique se mettait en place. Ce nouvel état semblait de surcroît bénéficier d’un large soutien populaire fondé en réalité sur le rejet des forfaits et de la personne du président irakien – de confession chiite – M. Maliki.

Considérant la composition des troupes de Daech, environ 12000 combattants locaux et étrangers, groupes mafieux, bandes bédouines historiquement ingérables, militants bassistes ou nationalistes, aux ambitions contradictoires, unis par la seule manne financière des pétrodollars arabes, considérant la détermination des pays environnants, Iran et Syrie et l’appui probable des Etats-Unis à leur destruction, il est aujourd’hui un peu tôt pour affirmer que les frontières issues des accords Sykes-Picot (partage du Moyen-Orient en 1916 en zones d’administration et d’influence entre la France et la Grande-Bretagne, statut international de la Palestine) sont mortes.

Il n’en demeure pas moins que l’on est définitivement sorti du XXe siècle et que les cartes du « grand jeu » sont actuellement rebattues. La question se pose donc de l’avenir de ce Califat et de son projet.

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