sábado, 21 de junio de 2014

Que disent les tweets hargneux des lycéens ? Je ne sais pas lire.


Victor Hugo bashing : 
comment les avons-nous éduqués ?

par Thibault D´Arcy

Les générations que nous avons éduquées dans la haine du passé et le mépris de la culture classique allument leurs flambeaux assassins.


hugo

Victor Hugo – le défunt poète Victor Hugo, doit-on préciser aujourd’hui – était au programme de l’épreuve anticipée de français du baccalauréat. Les lycéens, accablés par le symbolisme inouï de « Crépuscule », ont massivement exprimé leur dépit sur Twitter, au point d’ériger Hugo en « trending topic », soit l’un des sujets les plus partagés du réseau. C’est vraiment faire beaucoup d’honneur à ce « salopard », ce « connard », ce « FDP », ce « gros tarba », que l’on enjoint vertement d’aller niquer sa mère ou de rejoindre sa fille Léopoldine, cette « grosse pute », dans les profondeurs de l’oubli.

On dira bien sûr que ces outrages purgatifs n’ont pas la moindre importance, et que nous avons tous maudit les œuvres immortelles que nos professeurs s’évertuaient à nous rendre opaques et magistralement ennuyeuses. On dira que les jeunes sont insolents ; on pourra même affirmer, comme cette journaliste de Slate.fr, qu’ils « ont exprimé leur mécontentement sur Twitter, en optant pour un décalage dans le niveau de langue, produisant un effet de comique, registre qui n’était pas lui-même étranger à Hugo… », et que celui-ci eût été fier des lycéens qui l’agonissent, fier de cette vitalité et de cette irrévérence à l’égard des institutions momifiées. On y verra peut-être une nouvelle preuve que le niveau monte…

Si Hugo était toujours vivant – car, il faut le rappeler, Hugo est mort –,
il aurait sans doute déjà pris sa plume pour écrire un poème dans la veine
d’« À qui la faute ? », qui lui fut inspiré par l’incendie de la bibliothèque du Louvre par les Communards, en 1871. Dans cet hymne au livre, il chante les vertus émancipatrices et civilisatrices de la lecture. S’adressant à l’incendiaire, le poète s’écrit : « De tout l’esprit humain, tu fais de la fumée ! » Le dernier vers est l’aveu ultime de l’ignorant : « Je ne sais pas lire. »

Que disent les tweets hargneux des lycéens ? Je ne sais pas lire.

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