martes, 27 de mayo de 2014

Pas la moindre volonté générale dans une prétendue Union Européenne qui n’existe pas politiquement.


Le divorce entre l’UE 
et la démocratie est consommé

par Christian Vanneste


Pour qu’il y ait démocratie, il faut qu’il y ait un Démos, un Peuple. 

Ceci implique d’abord qu’une grande partie de la population se sente mobilisée. On peut admettre qu’un nombre important d’électeurs s’abstienne lors d’un référendum à la suisse, sur une question qui ne sensibilise qu’une part de l’opinion, l’autre laissant le choix à ceux qui s’y intéressent. 

Mais lorsqu’il s’agit de se faire représenter et qu’une large palette de listes offre une grande diversité d’opinions, l’abstention est un premier signe du retrait de la population du jeu démocratique. Il en perd évidemment de sa légitimité. 

Presque 60% d’abstentions, cela signifie que l’élection n’est pas considérée comme valable par une majorité d’électeurs. 

En second lieu, la démocratie est le régime qui repose sur l’expression d’une volonté générale. 

C’est la conclusion qui est tirée des élections présidentielle et législative, lorsqu’un écart de voix entre deux options en désigne une pour gouverner le pays. Les élections européennes sont totalement étrangères à ce principe. 

La proportionnelle disperse les voix entre de multiples positions idéologiques qui ne sont pas des choix de gouvernement. 

Chaque pays vote en fonction d’un contexte politique qui lui est propre. 

  • Les Allemands ont voté pour le parti de Mme Merkel, 
  • les Français contre celui de M.Hollande et aussi contre une Europe dont ils ne veulent pas. 
  • Les Portugais ont préféré les socialistes de l’opposition à la droite au pouvoir. 
  • Les Grecs ont voté contre l’Europe, mais à l’extrême-gauche. 

Pas la moindre volonté générale dans une prétendue Union Européenne qui n’existe pas politiquement. 

Le Parlement Européen est un décor. 

L’Inde avec 1,2 Milliards d’habitants vient de voter. Le BJP nationaliste y a battu le Parti du Congrès assez nettement. La volonté générale s’est exprimée. Enfin, à défaut de dessiner immédiatement une majorité de gouvernement, illusoire dans les institutions européennes, on peut au moins s’en tenir à l’idée d’une représentation des citoyens. 

Or, les électeurs Français ont élu des gens qu’ils ne connaissent nullement sur la base de circonscriptions artificielles. 

Aucun lien réel ne sera maintenu dans les cinq ans qui viennent entre les élus et les électeurs. Ces derniers ignoreront les activités de leurs députés et ceux-ci pourront négliger leurs électeurs. 

Or, la démocratie doit reposer sur une relation de proximité totalement absente ici.

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