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domingo, 20 de abril de 2014

L'Eglise de France ­regrette d'avoir «perdu» la classe ouvrière au cours du XXe siècle… Mais aujourd'hui, elle pourrait bien avoir perdu sa propre jeunesse!


Cathos et rebelles




Une nouvelle génération est née chez les catholiques français. 
Pleinement engagée sur les questions de société, à l'instar du mariage 
pour tous, elle provoque le débat jusque dans la hiérarchie de l'Eglise.

L'Eglise de France traîne une mauvaise conscience. Elle ­regrette d'avoir «perdu» la classe ouvrière au cours du XXe siècle… Mais aujourd'hui, elle pourrait bien avoir perdu sa propre jeunesse! La cécité d'une partie des évêques à ne pas lire ce que leur vocabulaire appelle pourtant les ­ «signes des temps» est accablante. Depuis des mois, en ­effet, des catholiques de base, jeunes ou vieux, essentiellement des ­familles, se sont mobilisés par centaines de milliers face à des évolutions de société voulues par le pouvoir socialiste. Cependant certains prélats, et non des moindres, font mine de ne pas voir ce mouvement…

Une partie des évêques a certes compris et accompagné cette indignation massive en encourageant ouvertement la résistance, et en allant même manifester en personne. Mais une autre, dont l'actuelle direction de l'épiscopat français, est restée sur la réserve. En considérant que l'enjeu-la survie ou la disparition de la cellule familiale composée d'un homme et d'une femme et de ses enfants-ne ­valait pas ce dérangement. Pour trois raisons. L'Eglise, selon eux, avait d'abord tout à perdre, en termes d'image, dans ce combat «perdu d'avance» et d'arrière-garde, parce qu'il importerait, aujourd'hui, de «faire avec» l'évolution de la société. En s'engageant, l'Eglise risquait ensuite, d'après eux, de se faire récupérer, dans un combat purement politique, par la droite et l'extrême droite. Certains évêques, enfin, plutôt bienveillants pour le gouvernement socialiste, ne voulaient pas gêner son action, considérant la question du mariage homosexuel comme un débat de société mineur.

Seul problème:en composant avec le politiquement correct, ces évêques perdent leur crédit chez une partie des catholiques, surtout chez les jeunes qui, loin d'être «réacs», sont devenus d'authentiques «rebelles». Des insoumis «intérieurs» qui n'entrent dans aucune catégorie politique, encore moins celles de l'extrême droite. Mais qui comprennent mal pourquoi la hiérarchie catholique est si réticente à s'engager franchement sur les grands sujets de société, préférant se réfugier dans le non-dit plutôt que de mettre sur la table les désaccords qui ­divisent entre eux les évêques.

A Lourdes, les évêques se sont vivement expliqués

Sauf que, le 8 avril dernier, un petit ­miracle s'est produit à Lourdes. Réunis à huis clos lors de leur assemblée de printemps, les évêques de France se sont enfin expliqués«très franchement», selon leur porte-parole, Mgr Bernard Podvin, sur les sujets qui les divisent ­depuis deux ans.

La goutte qui fit déborder le vase épiscopal fut l'«affaire Brugère». Le 19 mars dernier, cette philosophe, disciple de ­Judith Butler-la papesse américaine de la théorie du genre-était l'invitée de la conférence des évêques, à Paris, pour une journée de formation des responsables diocésains de la pastorale familiale… Fabienne Brugère devait certes s'exprimer sur le care, le «soin» à porter aux autres, une de ses spécialités, et non pas sur le genre.

Mais le fait qu'elle ait été choisie par la directrice du service ­Famille et Société de la conférence des évêques, Monique Baujard, fut perçu, à juste titre, comme une véritable provocation par plusieurs évêques et délégués diocésains. La polémique s'enflamma au point que cette conférence fut déprogrammée par l'évêque en charge de la ­famille, Mgr Jean-Luc Brunin, qui avait toutefois couvert cette invitation. Ce qui ouvrit alors un autre incendie: les ­tenants de «l'ouverture» accusèrent les protestataires de refuser le dialogue avec la société, certains dénonçant une «reculade» de l'épiscopat devant une «extrême droite» infiltrée dans l'Eglise via la Manif pour tous!

On aurait pu penser que ce manque de discernement, de la part du service ­Famille et Société de l'épiscopat, conduise à des changements. Il n'en a rien été. Non seulement Monique Baujard a prévenu que ce recul représentait un «pas de côté et non un pas en arrière», une étape stratégique, donc, pour poursuivre, à l'intérieur de l'Eglise, le travail visant à amener les fidèles à aborder autrement les questions familiales. Mais à ­Lourdes, Mgr Brunin, président du conseil Famille et Société de l'épiscopat, dont le mandat arrivait à échéance, a été reconduit pour un nouveau mandat par ses pairs.
Des évêques distants vis-à-vis de la Manif pour tous

Depuis le remplacement du cardinal André Vingt-Trois, en avril 2013, par Mgr Georges Pontier, à la présidence des évêques, une nette distance s'est installée vis-à-vis des acteurs de la mobilisation contre le mariage gay.



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