jueves, 20 de febrero de 2014

Ukraine : pour Moscou, c’est une pièce centrale, par où transitent 65 % du gaz russe vers l’Union européenne.


Malgré BHL sur les barricades, 
la situation est bloquée…

Entretien avec Pierre-Alexandre Bouclay,
 réalisé par Nicolas Gauthier.


Après des semaines de manifestations, une sortie de crise est-elle envisageable en Ukraine ?

Pour l’instant, le statu quo règne dans l’attente d’un nouveau gouvernement ou d’élections législatives anticipées. À Kiev, 70.000 personnes battent le pavé. Le centre-ville ressemble à un camp fortifié, mais tout est paisible : on joue du piano et Bernard-Henri Lévy est même venu se faire photographier sur une barricade ! Cette mise en scène un peu indécente a choqué car, au même endroit, quatre personnes ont été tuées et 500 autres blessées, le mois dernier, quand il y avait du danger…

Il a crié « Nous sommes tous des Ukrainiens ! »

Il résume ainsi l’incompréhension ou la récupération de cette révolte. Ceux qui tiennent la rue par -26 °C, malgré les tirs à balles réelles, ne se battent pas pour l’Union européenne ou contre la Russie. Ils veulent se débarrasser d’un régime corrompu et oligarchique, comme d’ailleurs en 2004.

La Révolution orange avait été financée par l’Américain George Soros. Aujourd’hui, quelle est la part des influences étrangères ?

Il y avait aussi d’autres ONG occidentales, américaines, européennes, avec, au premier rang, l’Allemagne et la Pologne. En face, la Russie plaçait également ses pions. Aujourd’hui, les mêmes tentent de tirer profit de cette crise intérieure : c’est la loi de la politique internationale.

La différence avec 2004, c’est que les opposants ont rejeté leurs leaders, qui viennent régulièrement rendre des comptes sur le Maïdan. 

Viktor Ianoukovitch, lui, est lâché par son principal parrain, l’oligarque Rinat Akhmetov. 

Vladimir Poutine a également pris ses distances avec le président ukrainien, en déclarant à Bruxelles qu’il discuterait avec « n’importe quel pouvoir légal » à Kiev (rappelons qu’il s’entendait très bien avec Ioulia Tymochenko, à qui il a proposé l’asile politique). 

À Sotchi, Poutine n’a pas accordé d’entretien à Ianoukovitch, se contentant d’un échange dans les tribunes du stade…

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