domingo, 16 de febrero de 2014

La rareté croissante du pétrole est sous-estimée. Or le déclin des gisements agit comme un monstre invisible sur l’activité économique. Deux chercheurs néerlandais affirment d’ailleurs qu’il est la cause de la crise actuelle.


L'origine de la crise n'est pas bancaire,
 elle est énergétique

Par Thierry Denoël


On le répète depuis cinq ans : les banques sont responsables de la crise économique et financière. Et si c’était faux ? Les banques casinos peuvent-elles expliquer, à elles seules, la chute de la croissance et la crise de la dette souveraine ? Et si ce n’était que l’arbre qui cache la forêt ? Si le diagnostic était tout simplement erroné depuis le début ? Spécialistes des marchés pétroliers, Oskar Slingerland et Maarten Van Mourik rappellent que lorsque Lehman Brothers s’est cassé la figure, entraînant d’autres banques dans sa chute, le prix du pétrole atteignait des niveaux historiques à 100, puis 120 et 130 dollars le baril de Brent, avec un pic de 147 dollars, à la mi-2008. « Le monde connaissait la pire crise financière depuis 1930 et le pétrole était plus cher que jamais. Il ne peut y avoir de coïncidence entre deux faits aussi majeurs », soutient Slingerland.

Dans un essai aussi iconoclaste qu’interpellant (1), le duo Néerlandais fait remarquer que, depuis 2008, les prix pétroliers se sont maintenus à un niveau élevé, au-dessus de 100 dollars. Selon eux, il faut y voir une cause structurelle. Le maximum de capacité de production est atteint. Les gisements sont de plus en plus difficiles à exploiter et donc plus coûteux. Les nouveaux projets de forage en eaux profondes ne sont rentables qu’à partir de 75 dollars le baril. Pour le pétrole de schiste, c’est davantage encore. Quant aux pays de l’OPEP, tétanisés par les Printemps arabes, ils n’ont pas intérêt à voir leur budget diminuer au risque de s’exposer à des troubles sociaux.

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(1) La Crise incomprise, Quand le diagnostic est faux, les politiques sont néfastes, par Maarten Van Mourik et Osker Slingerland, éd. L’Artilleur, 176 p.


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