miércoles, 12 de febrero de 2014

Dans le cas de gens qui se marient civilement alors qu’ils ont une épouse en vie, ce n’est pas un cas de remariage : c’est un cas de bigamie.


Quand Sandro Magister se fait avoir
 par un cheval de retour



Les analyses de Sandro Magister sont souvent intéressantes, tant par la qualité de la réflexion que par les références apportées. Tout récemment il publiait, dans le cadre des débats actuels, notamment en vue des prochains synodes sur la famille, un grand article intitulé « Quand l’Eglise de Rome pardonnait les remariages ».

J’ai trouvé cet article assez curieux, sans pouvoir en dire davantage parce que je ne connais à peu près rien à la question. Or il s’appuyait sur l’autorité d’un « prêtre du diocèse de Gênes, Giovanni Cereti, expert en patristique et en œcuménisme mais également, depuis plus de trente ans, assistant d’un mouvement de spiritualité conjugale, les Équipes Notre-Dame ». A priori, on est plutôt enclin à faire confiance.


Or la thèse de ce prêtre, explique John Lamont dans Rorate Caeli, a été complètement et définitivement anéantie par le jésuite Henri Crouzel, grand spécialiste des pères, notamment d’Origène, et aussi (c’est moins connu) grand spécialiste de la question du mariage et du divorce dans l’Eglise des premiers siècles. Le fait est d’autant plus frappant que Henri Crouzel (mort en 2003) était personnellement favorable à un assouplissement de la position de l’Eglise sur la question, et donc que sa critique de la thèse de Cereti n’était pas du tout un plaidoyer pro domo. (En bref, le canon du concile de Nicée sur lequel s’appuie Cereti ne dit pas du tout qu’on doit admettre le remariage de gens dont le conjoint est toujours vivant, mais qu’on doit admettre le remariage de gens dont le conjoint est mort : il s’agissait de s’opposer aux montanistes et aux catholiques influencés par le rigorisme de ces hérétiques.)

Sandro Magister parlait d’une étude « récente ». Or le livre de Cereti, qui vient d’être réédité (on comprend pourquoi) date en réalité de 1977. Et c’est à cette époque que Crouzel a montré que ce n’était qu’un tissu d’erreurs.

Mais tout le monde a oublié...


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