La perspective d’un scénario sanglant
par Denis Lensel
Après la mort de deux manifestants tués par balle par un tireur embusqué au centre de Kiev dans la nuit de mardi à mercredi, le pire scénario, celui du basculement de l’Ukraine dans le bain de sang évité de justesse lors de la « Révolution orange » de 2004, n’est hélas plus à exclure.
De nouveaux affrontements violents se sont produits entre policiers et manifestants au cœur de la capitale dans la journée d’hier. Les locaux de la radio nationale ont été évacués de leur personnel en prévision d’une attaque, ainsi que beaucoup d’administrations et d’établissements scolaires et universitaires du centre de la ville. La détermination des opposants fait craindre un bain de sang.
Après avoir fait voter de façon précipitée une série de lois répressive, le gouvernement a donné l’autorisation à la police d’utiliser des canons à eau malgré la température de -10°, une mesure normalement interdite dans ces conditions climatiques… Un blindé a été mis en place face aux protestataires. Le président néo-soviétique Ianoukovitch a rencontré trois dirigeants de l’opposition dans l’après-midi, mais cette réunion a débouché sur une impasse malgré trois heures de discussions. Le drame que le sang-froid de la population ukrainienne avait évité il y a dix ans va-t-il se produire malgré les tentatives d’appel au calme de représentants de l’Union européenne ?
De son côté, la Russie de Poutine vient de dénoncer des « ingérences étrangères »…
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