miércoles, 15 de enero de 2014

On a substitué un régime à un pays. Et dès lors, tout ce qui a précédé la République doit être jeté dans les oubliettes de l’Histoire.


Ces valeurs républicaines 
qui n’ont plus aucun sens



Si on compte bien, la République française, c’est quoi ? Deux fois 70 ans. Une première fois entre 1870 et 1940, année où elle a remis les clés du camion en toute conscience et légalité au maréchal Pétain. Une seconde entre 1944 et 2014… 140 ans donc, ce qui est certes plus qu’une vie d’homme, mais tout de même dix fois moins que l’Histoire de France, si on la fait grosso mododébuter avec Clovis. Je dis ça parce que je sais pas, vous, mais moi, j’ai souvent l’impression qu’en haut lieu, République et France sont devenues synonymes. Voire que la République est le nouveau petit nom de la France, comme la France le fut jadis pour la Gaule.

Oui, j’ai parfois ce sentiment qu’on a substitué un régime à un pays. Et que dès lors, tout ce qui a précédé la République doit être au mieux minimisé ou dénigré, au pire jeté dans les oubliettes de l’Histoire. À commencer par l’Histoire elle-même, dont des pans entiers ont été rayés des programmes scolaires. Exitl’héritage chrétien de Clovis, Saint Louis ou Jeanne d’Arc. Exit les règnes de grands monarques (François Ier, Henri IV ou Napoléon), survolés dans le meilleur des cas. Exit les valeurs, forcément médiocres, qui ont précédé nos trois Grâces – Liberté, Égalité et Fraternité – dont on se drape en haut lieu dans un réflexe pavlovien.

Comprenez-moi bien : d’accord pour se choisir collectivement trois ou quatre mots, et les ériger en cri de ralliement, mais à condition ne pas les vider de leur sens. Prenez la liberté, par exemple, qu’on gifle tous les quatre matins, ou plutôt quatre fois par matin : liberté d’expression bâillonnée, liberté de conscience bafouée, sans même parler du libre consentement à l’impôt… Prenez l’égalité qui, aux termes de la Déclaration des droits de l’homme, est une égalité en droit, mais qu’on a transformée en égalité de fait, en égalitarisme niant les différences. À commencer par les différences sexuées. Prenez la fraternité, qui relève toujours plus de la solidarité subie, de la tolérance imposée, alors qu’elle devrait être choisie en toute liberté, précisément.

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