sábado, 25 de enero de 2014

«Je prie Dieu que mon sang ne retombe pas sur la France», implorait le Roi en montant à l’échafaud. « Que le sang du Roi retombe sur nos têtes ! », lui ont répondu en écho les révolutionnaires...


Louis XVI n’est pas une icône



File:Exécution de Louis XVI Carnavalet.jpg


Le 21 janvier dernier, avait lieu le deux-cent-vingt-et-unième anniversaire de la mort du Roi Louis XVI. L’attitude laudative de nombreux catholiques à cette occasion est une bonne illustration de leur état d’esprit, et éclaire l’état dans lequel se trouve politiquement le catholicisme aujourd’hui.

Un anti-héros au sens propre



« En résumé, Louis XVI est un homme de bien, mais sans doute pas un homme d’État », synthétise l’historien Jean Sévillia dans son Histoire passionnée de la France

Il est à juste titre permis de s’interroger sur la présence des qualités seyantes à un Roi chez le « coglione » moqué par Napoléon, acceptant de trinquer avec les émeutiers ayant envahi son palais des Tuileries après avoir coiffé le bonnet phrygien. 

Sous l’emprise de ses états d’âme, refusant d’avoir recours à la force, confondant la faiblesse avec la charité, le dernier Roi d’ancien régime exprime déjà ces « idées chrétiennes devenues folles » dénoncées par Chesterton que l’on retrouve chez tant de catholiques inhibés d’aujourd’hui.

Sa qualité de « bon père de famille n’ayant jamais trompé sa femme » vantée par l’historien Reynald Secher est sans aucun doute louable, mais il est permis de se demander si elle est réellement primordiale dans le cas d’un Roi de France. 

La mission d’un chef d’État est d’incarner une autorité, un principe spirituel, le reste relève de l’accessoire, « de l’intendance » disait de Gaulle. 

Ceux qui vantent les réalisations du Roi déchu pour améliorer le bien-être de son peuple font furieusement songer à ces catholiques WASP stigmatisés par la bloggeuse Gabrielle Cluzel, dont la pensée politique se limite au PIB et au patronage. La mort de Louis XVI a été tragique, c’est entendu. Mais elle n’a en rien été héroïque.

« Je meurs innocent des crimes qu’on m’impute », déclara Louis XVI au moment de monter sur l’échafaud. 

C’est discutable. 

« Une politique se juge à ses résultats », rappelait le maitre à penser royaliste Charles Maurras. 

Il est permis de considérer que lorsque l’on incarne le principe monarchique et que l’on porte l’espérance de millions de français qui y croient, alors on a pour premier devoir de tout faire pour défendre ce principe et cette espérance, par la force si nécessaire. 

Qu’un homme quelconque choisisse de se laisser abattre pour refuser de tuer son prochain ne relève que de sa seule responsabilité. 

Qu’un homme qui incarne la nation prenne en conscience la même décision au mépris du Bien de ceux dont il a symboliquement la charge paternelle est « pire qu’un crime, une faute », pour paraphraser Fouché.

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